Répondant aux allégations du Wall Street Journal (WSJ) selon lesquelles l’Ukraine aurait saboté les gazoducs russes Nord Stream en 2022, le conseiller de Volodymyr Zelensky, Mykhailo Podoliak, a qualifié ces accusations de « non-sens absolu ». Selon Podoliak, l’Ukraine n’avait aucun avantage à tirer de ces actions et n’avait pas les ressources techniques et financières nécessaires pour la réalisation d’un tel acte. Il a soutenu que seule la Russie possédait les capacités nécessaires au moment de l’incident.
Cependant, le WSJ insiste sur le fait qu’à un niveau élevé, y compris le président ukrainien Volodymyr Zelensky, l’Ukraine était impliquée dans le sabotage qui a eu lieu le 26 septembre 2022 en mer Baltique. La source de ces allégations proviennent des militaires ukrainiens qui affirment que l’attaque a été orchestrée sous la surveillance de leur ancien commandant en chef, Valeri Zaloujny, malgré un changement de cap de Volodymyr Zelensky qui a demandé l’annulation du projet.
Ces déclarations surviennent après des révélations indiquant que l’enquête judiciaire allemande sur le sabotage se tourne vers l’Ukraine et qu’un mandat d’arrêt a été récemment émis contre un plongeur professionnel ukrainien. L’idée de sabotage est apparue en mai 2022 lors d’une réunion des officiers, hauts dirigeants et responsables d’entreprises ukrainiennes, trois mois après l’invasion russe de l’Ukraine, selon le journal américain.
D’après le quotidien le WSJ, cette action a engagé six personnes directement, coutant près de 300 000 dollars, financée entièrement par des fonds privés. Le président Ukrainien, Volodymyr Zelensky, avait initialement donné son approbation à l’opération, indique un agent impliqué et trois autres qui en étaient au courant, cite le média américain. Cependant, lorsque la CIA est devenue au courant et a demandé l’interruption de l’opération, il a ordonné son arrêt.
Cependant, le commandant de l’armée Ukrainienne à cette époque, Valeri Zaloujny, a choisi de négliger cet ordre et son équipe a adapté le plan initial, note le journal. Le WSJ a contacté M. Zaloujny, qui a été promu ambassadeur pour l’Ukraine à Londres, a déclaré ne pas avoir connaissance de cette opération et qualifié de « provocation » toute allégation contraire, dans une correspondance écrite.
Après le sabotage des gaziducs russes en septembre 2022, M. Zelensky a demandé à M. Zaloujny de fournir des clarifications, rapporte le WSJ, citant trois sources au fait de cette discussion. M. Zaloujny a répondu qu’il était trop tard, arguant qu’il n’y avait plus de possibilité de communication avec l’équipe du sabotage puisqu’un quelconque contact aurait mis l’opération à risque. « Il a été expliqué [à M. Zelensky] qu’une fois une torpille lancée contre l’ennemi, elle ne peut être récupérée, mais continue vers sa cible jusqu’à l’impact », a décrit un haut officier informé de cette discussion, selon le WSJ.
La progression récente de l’enquête judiciaire a été dévoilée par les médias allemands, qui demeurent circonspects quant à l’implication des hauts responsables ukrainiens. Au contraire, ils ont tendance à innocenter, au minimum, le président Zelensky. Toutefois, l’hebdomadaire Der Spiegel a mentionné une éventuelle implication de M. Zaloujny.