Jeudi dernier, le 15 août, un village palestinien proche de Qalqilya en Cisjordanie a subi une violente attaque de la part de nombreux colons israéliens. Cette agression a entraîné la mort d’au moins une personne.
L’agence de presse officielle palestinienne, WAFA, a signalé que le village de Jit avait été la cible de colons armés qui ont réduit plusieurs véhicules en cendres. D’après le département de la santé palestinien, Mahmoud Abdel Qader Sadda, un homme de 23 ans, a péri sous les tirs des colons pendant l’attaque. Un autre Palestinien a également été gravement touché par une balle au thorax, rapporte le ministère.
En réponse à l’Agence France-Presse (AFP), un représentant de l’armée israélienne a confirmé que vers 20 heures (soit 19 heures à Paris), de nombreux civils israéliens, dont certains dissimulés derrière des masques, ont pénétré dans Jit, incendié des biens et matériaux, et lancé des pierres ainsi que des cocktails Molotov.
Des forces armées et des unités de police des frontières ont été dépêchées sur place pour évacuer les civils israéliens présent dans la ville, précise le représentant de l’armée. Un civil israélien, participant à l’émeute violente, a été arrêté et remis à la police israélienne pour un entretien.
Le président israélien, Isaac Herzog, dans un communiqué sur X, a exprimé sa ferme condamnation des troubles qui ont eu lieu ce soir-là en Samarie, le nom utilisé pour désigner le nord de la Cisjordanie dans les textes bibliques.
Dans un message livré, M. Herzog dénonce une petite faction extrémiste qui nuit non seulement à la communauté des colons respectueux des lois, mais également à l’image globale de la colonisation et à la renommée internationale d’Israël. Il met en garde sur cette situation au cours de cette phase délicate et complexe. Le président, dont les fonctions sont principalement de nature protocolaire dans ce pays, appelle les forces de l’ordre à intervenir sans délai et à poursuivre les coupables en justice.
Par ailleurs, le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou prend très au sérieux les agitations qui ont éclaté ce soir dans le village de Jit, selon une déclaration de son bureau. Il assure que les auteurs de tout acte illégal seront arrêtés et traduits en justice.
Nétanyahou, leader du Likoud, le principal parti de droite en Israël, gouverne depuis décembre 2022 avec le soutien des partis d’extrême droite, défendant l’expansion de la colonisation israélienne en Cisjordanie occupée, et soutenant même l’annexion totale de ce territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.
Quant aux émeutiers de Jit, le ministre des finances, Bezalel Smotrich (extrême droite), grand bâtisseur de l’expansion de la colonisation juive en Cisjordanie depuis décembre 2022 et plus particulièrement depuis le début de la guerre entre Israël et la bande de Gaza, affirme sur X qu’ils n’ont aucun lien avec les colons ou la colonisation. Selon lui, ce sont des criminels qui doivent être contrôlés par les services de l’ordre public et confrontés à toute la rigueur de la loi.
L’ONU a régulièrement critiqué le projet de colonisation en Cisjordanie mené par Israël, le considérant comme une infraction au droit international et un frein majeur à l’établissement d’une paix justifiable et durable entre les deux parties, Israël et la Palestine.
Depuis le commencement de la guerre à Gaza, provoquée par l’incursion jamais vu jusqu’alors du Hamas palestinien sur le territoire de Israël le 7 octobre, la Cisjordanie a connu une hausse significative des violences. Selon les chiffres palestiniens officiellement rapportés par l’AFP, l’armée israélienne ou ses colonisateurs ont été responsables du décès d’au moins 633 Palestiniens. De plus, d’après les données officielles israéliennes, au moins dix-huit Israéliens, y compris des militaires, ont été tués lors d’attaques palestiniennes ou lors de missions militaires en territoire palestinien autonome.
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