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16 août 2024 12 h 06 min

Jeune héritière thaïlandaise accède au pouvoir

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Le pouvoir politique à Bangkok accueille à nouveau le clan Shinawatra. Paetongtarn, dont les Thaïlandais se réfèrent principalement par le prénom, est devenue la tête du gouvernement royal le vendredi 16 août à l’âge de 37 ans. Elle a été élue par 319 des 493 votes au Parlement, succédant ainsi à l’ancien premier ministre Srettha Thavisin. Paetongtarn, mère de deux, fait son entrée dans l’histoire en tant que plus jeune premier ministre et deuxième femme à diriger le pays, après sa tante Yingluck, renversée par un coup d’État militaire en 2014.

Paetongtarn est la plus jeune fille de la dynastie Shinawatra, dont le patriarche, Thaksin Shinawatra, a lui-même été renversé par un coup d’État militaire en 2006 après cinq ans au pouvoir. Il est revenu d’exil en août 2023. Chef du Pheu Thai (Parti pour les Thaïlandaises), Paetongtarn est la troisième membre de la famille à devenir premier ministre en un quart de siècle.

Lors de la campagne électorale de 2023, malgré un score des sondages en sa faveur, son parti s’est retrouvé en deuxième place, ne réussissant pas à obtenir la majorité absolue escomptée. Le parti a ensuite choisi de former une coalition avec les perdants des élections, dirigée par Srettha Thavisin, les mêmes généraux responsables du renversement de sa tante près d’une décennie auparavant.

L’accord conclu a facilité le retour de Thaksin de son exil à Dubaï où il s’était installé en 2008. Un pardon royal a été accordé à Thaksin, permettant de réduire sa peine de huit ans à seulement un an. Ce dernier était précédemment condamné à la prison pour plusieurs affaires de corruption. Cependant, il avait été difficile d’établir une Shinawatra au pouvoir alors que Thaksin accomplissait encore sa peine. De plus, il a opté pour préserver sa fille pour l’avenir comme il semblait que Paetongtarn manquait d’expérience et de maturité.

Un an plus tard, la politique est en cours de réorganisation. Cette réorganisation fait suite à une double décision par la Cour constitutionnelle, une institution qui d’habitude soutient les forces très conservatrices du royaume et qui pendant des décennies a imposé son dictat sur la politique thaïlandaise. Le parti Move Forward, qui était en tête aux élections de 2023, a été dissous le 7 août par la Cour. C’elle-ci a modéré que le parti a mené sa campagne pour reformer la loi de lèse-majesté. Cette loi a été critiquée par toutes les organisations des droits de l’homme pour les abus qu’elle permet dans cette monarchie constitutionnelle où le roi détient des pouvoirs significatifs.

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