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Élus américains interpellent Meta sur drogues

Le groupe Meta, propriétaire de Facebook et Instagram, a reçu une lettre le jeudi 15 août, signée par une vingtaine de membres du Congrès américain, issus des rangs démocrates et républicains. Mis en ligne, ce courrier interpelle Meta au sujet des publicités de drogues illégales présentes sur ses plateformes sociales, considérant que l’entreprise contribue à l’épidémie d’opiacés aux Etats-Unis.

Les législateurs, citant le Wall Street Journal et l’ONG Tech Transparency Project, expriment leur vive inquiétude face aux informations indiquant la récurrence de ces publicités sur leurs plateformes. Ils notent que tout au long de l’année 2024, Meta a approuvé des publicités destinées manifestement à la vente de drogues, y compris l’OxyContin, un puissant antidouleur dont la prescription abusive est généralement perçue comme à l’origine de la crise des opiacés ayant fait plus de 700 000 victimes entre 1999 et 2022 aux États-Unis.

Le Congrès pointe du doigt le ciblage publicitaire de Meta, estimant que la firme n’est pas à la hauteur de ses responsabilités. Ils ajoutent qu’il est particulièrement alarmant que ces publicités ne proviennent pas du contenu généré par les utilisateurs sur le dark web ou des pages privées, mais qu’elles ont été approuvées et monétisées par Meta. Ils rappellent également que Mark Zuckerberg, le dirigeant du groupe, a déjà présenté des excuses aux parents des victimes des dérives des réseaux sociaux, y compris « l’exploitation, le harcèlement et les drogues en ligne », lors d’une audition au Congrès début 2024.

Dans leur finalité, les représentants ont posé une suite de quinze interrogations à Meta, comme : « Quelles sont les revenus générés par Meta grâce aux publicités pour des substances illégales sur l’ensemble de ses plateformes ? », « Combien d’utilisateurs ont été exposés à ces publicités ? », « Meta a-t-il employé des informations de santé privées de ses utilisateurs pour diffuser ou cibler ces publicités ? ».
Le succès de la société repose d’ailleurs largement sur les algorithmes de personnalisation qui orientent les utilisateurs vers des contenus et des publicités susceptibles de les intéresser. « Si la personnalisation que vous offrez oriente des publicités de substances illégales vers des Américains vulnérables, il nous est compliqué de croire que vous n’êtes pas en corrélation avec le trafic », martèlent les représentants.
Meta a validé auprès de l’Agence France-Presse avoir récupéré la lettre et envisage de répondre. « Nos systèmes sont élaborés pour repérer de manière proactive les contenus qui violent la loi, et nous rejetons des centaines de milliers de publicités qui violent nos politiques en matière de drogue », a précisé un représentant du groupe.

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