L’inquiétude grandit parmi les spécialistes concernant la possibilité d’une nouvelle épidémie mondiale de mpox, deux années suivant la précédente qui a fait 140 victimes et plus de 90 000 contaminés dans au moins 75 pays. Cette crainte s’intensifie particulièrement depuis la déclaration de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le 14 août, qui stipule que l’actuelle épidémie de mpox qui sévit en République Démocratique du Congo (RDC) et dans plus d’une dizaine d’autres nations africaines, représente une Urgence de Santé Publique de Portée Internationale (USPPI), soit le niveau d’alerte maximal pour cette organisation internationale.
La présente épidémie en RDC, qui perdure depuis deux ans, s’est intensifiée depuis le début d’année avec l’apparition d’un nouveau clade, autrement dit une nouvelle variante du virus, qui a commencé sa propagation en septembre 2023 dans l’est du pays pour ensuite s’étendre à plusieurs pays africains voisins, jamais touchés auparavant par ce virus.
Jeudi dernier, un cas de ce nouveau clade 1b, plus virulent, a été identifié pour la première fois en dehors de l’Afrique : un habitant de la région de Stockholm, en Suède, à son retour d’Afrique. « Il est fort probable que nous enregistrions d’autres cas importés de clade 1 dans la zone européenne dans les jours et semaines à venir », a affirmé la branche européenne de l’OMS.
Par ailleurs, vendredi dernier, le Centre Européen de Prévention et de Contrôle des Maladies a rehaussé son niveau de risque et demandé aux pays européens de se préparer en prévision de « davantage de cas importés de clade 1 », en particulier à cause des « étroits liens entre l’Europe et l’Afrique ».
Les premières victimes sont les enfants.
La panique a également gagné des territoires hors Europe. Le Pakistan a enregistré son premier cas de mpox, une infection contractée par un voyageur revenant d’une nation du Golf. L’origine précise du clade n’est pas encore déterminée.
Est-ce que nous sommes sur le point de revivre le tumulte de l’épidémie de 2022 ? Pour l’infectiologue Xavier Lescure de l’hôpital Bichat, « l’année 2022 représentait un premier essai d’une maladie zoonotique, attribuée aux perturbations environnementales causées par les activités humaines ». D’après lui, « il sera plus complexe d’endiguer la propagation virale qu’en 2022 dû à une zone d’infection plus grande et une diffusion qui ne se limite pas à une population spécifique; en plus d’un clade plus virulent ».
Flashback vers deux ans auparavant. L’épidémie qui avait surgi hors d’Afrique était propulsée par le clade 2b, une variante du clade prévalant en Afrique de l’Ouest, réputée moins mortelle que le clade 1 dominant au bassin du Congo, au cœur du continent. En conséquence, malgré une propagation rapide en Europe et en Amérique, le taux de mortalité est resté inférieur à 1 %. L’infection s’était répandue à partir d’un cas isolé d’une personne rentrant du Nigeria et s’est principalement propagée parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), une communauté déjà bien informée des enjeux de la santé sexuelle depuis la pandémie du sida, qui avait réussi à se mobiliser rapidement pour restreindre la contamination.
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