Afin de manifester leur mécontentement face à ce qu’ils qualifient de « destruction sociale sans précédent », l’intersyndicale de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) – une branche du ministère de la justice dédiée à l’encadrement des jeunes délinquants et à la sauvegarde des mineurs en détresse – a lancé un appel à la grève le mercredi 14 août.
En dépit de la période estivale, le taux de participation au mouvement s’est élevé à 12,7 % des employés au niveau national, d’après les statistiques du ministère de la justice. Les syndicats n’ont pas encore communiqué de décompte final. Les groupes syndicaux, y compris SNPES-PJJ-FSU, CGT-PJJ, UNSA-SPJJ et Interco-CFDT Justice, s’insurgent contre la décision de ne pas renouveler, à partir de la rentrée, environ cinq cents postes contractuels comprenant des éducateurs, des psychologues et des travailleurs sociaux.
Selon les syndicats, cette décision serait motivée par le désir d’économiser entre 1,6 et 1,8 million d’euros, tel que cela leur aurait été expliqué par la direction de la PJJ lors d’une réunion le 31 juillet dernier. L’augmentation des recrutements aurait entraîné une surconsommation de la masse salariale, d’après le ministère de la justice.
« Il existe déjà une liste d’attente qui s’étend sur une année », a-t-on appris.
L’intersyndicale a révélé que la Direction de la PJJ avait dû faire face à des dépenses imprévues qui ont affecté son budget. Parmi celles-ci se trouvent une prime d’encouragement destinée aux travailleurs de Seine-Saint-Denis, une diminution partielle de 700 000 euros de son budget à la suite d’une importante réduction de 10 milliards d’euros décrétée en février, et une prime attribuée pour une « mobilisation exceptionnellement élevée » dans le cadre des Jeux olympiques, d’après Marc Hernandez, co-secrétaire national du SNPES-PJJ-FSU. Il évalue cette dernière à un maximum de 1 500 euros et estime qu’elle aurait dû être mieux prévue. Eric Achard, Secrétaire fédéral PJJ à l’Interco CFDT Justice, estime que ces imprévus sont dus à une gestion insatisfaisante.
De son côté, le ministère de la Justice a souligné l’augmentation du budget de la PJJ au cours des dernières années, passant de 740 millions d’euros en 2020 à 950 millions d’euros dans le budget initial de 2024, soit une augmentation de 27%. Cependant, sur le terrain, les syndicats signalent un manque de ressources. Hernandez souligne la difficulté de travailler avec des enfants vulnérables et que la réduction de seulement dix personnes dans des structures déjà surchargées rendrait impossible le suivi des décisions judiciaires. Achard fait également part de son désarroi quant à l’attente d’un an dans certains départements pour un premier rendez-vous avec la PJJ.
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