Située entre les banlieues résidentielles de Chalandri et Vrilissia à Athènes, la rue du Repos (« Anapafseos » en grec) a été tragiquement touchée par d’importantes flammes qui ont dévasté des maisons, des entreprises et des voitures. La victime de ce désastre était Nadia, une employée moldave du fleuriste local qui travaillait à proximité d’un cimetière. Son corps carbonisé a été retrouvé par les autorités grecques le 13 août.
Un incendie violent, attisé par des vents atteignant près de 80 km/h, est parti de la ville historique de Marathon deux jours auparavant. Il a fait rage sur une distance d’environ 30 kilomètres et a détruit presque 10 000 hectares avant d’atteindre les portes d’Athènes. Les pompiers grecs ont déclaré avoir réussi à maîtriser l’incendie le plus destructeur de l’année, mais restent en alerte pour éviter tout nouveau départ de feu.
La maison de Sia, qui a choisi de ne pas partager son nom de famille, se trouve à côté de l’entrepôt où travaillait Nadia. Furieuse, Sia indique que l’entreprise stockait beaucoup de bois et de produits inflammables, sans même un extincteur à proximité. En revenant précipitamment de vacances avec son mari et son fils, Sia a découvert que les chambres de sa maison avaient été réduites en cendres. On peut encore entrevoir les restes de jouets en peluche, de lits et de fauteuils, tous couverts de suie. L’odeur de brûlé persiste, irritant les narines.
Sia et sa famille sont désormais sans domicile. « Nous sommes devenus des sans-abri ! »
Sia utilise un masque comme protection contre les particules nocives. En dépit de ses efforts pour contenir son chagrin, elle ne peut réprimer ses larmes: « Nous n’aurions jamais imaginé subir un tel désastre dans une zone urbaine. Le feu est parvenu à s’étendre jusqu’à la ville, c’est inédit! » Actuellement logée dans un hôtel par la municipalité de Chalandri, Sia attend une évaluation des dégâts par des ingénieurs civils. « Mais comme vous pouvez le supposer, il nous est impossible de continuer à vivre ici. Du jour au lendemain, nous sommes devenus sans-abri », déplore-t-elle.
Le gouvernement conservateur a déclaré mercredi une succession de mesures initiales destinées à venir en aide aux sinistrés: une aide financière de 600 euros pour les besoins d’urgence des ménages affectés, 6 000 euros pour la réparation ou le remplacement d’appareils électroménagers, une allocation mensuelle de 300 à 500 euros pour les déplacés… »Je voudrais rassurer les quelques citoyens – heureusement en nombre limité – qui ont été touchés par l’incendie, que le gouvernement veillera à agir rapidement pour leur verser une indemnisation », a déclaré jeudi le premier ministre Kyriakos Mitsotakis.
Ces paroles ont uniquement servi à enflammer la colère de l’opposition et des habitants locaux. « Cent maisons incendiées, 10 000 hectares ravagés, 40 kilomètres de désastre. Est-ce que ce n’est pas suffisant pour le premier ministre? », a répondu le leader de l’opposition de gauche (Syriza), Stefanos Kasselakis.
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Dans un message publié sur Twitter, le ministre ukrainien des affaires étrangères, M. Kuleba, a appelé la population à boycotter trois entreprises bien connues.