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« Yunus forme gouvernement intérimaire Bangladeshien »

L’économiste et leader de la transition gouvernementale, Muhammad Yunus, a contenu ses larmes lors de sa descente à Dacca, entouré de partisans et d’étudiants, le jeudi 8 août juste après 14 heures. Il a décrit ce moment comme « une journée de gloire ». Cette déclaration arrivait juste trois jours après la fuite de l’ancienne Première ministre, Sheikh Hasina, sous la pression populaire, la mettant fin à ses 15 ans d’hégémonie de plus en plus autoritaire. En évoquant le départ de Hasina, Yunus, lauréat du Prix Nobel de la paix en 2006, a déclaré que le Bangladesh venait d’obtenir une nouvelle indépendance, en le comparant à la guerre de libération contre le Pakistan en 1971.

Après avoir atterri de Paris, Yunus a prêté serment dans la soirée à la résidence officielle de la présidence, Bangabhaban. En tant que « conseiller principal », malgré le caractère si temporaire de son gouvernement, il est chargé de diriger le pays en vue d’élections libres. Il a réitéré son engagement à « défendre, soutenir et protéger la Constitution » en accomplissant ses obligations « avec honnêteté ».

Devant leurs télévisions ou fixant les écrans de leurs smartphones, les Bangladais étaient rassemblés pour regarder en direct la cérémonie. Un Bangladais âgé de 26 ans à Dacca, Tonmoy (qui n’a pas révélé son identité), a exprimé son soulagement. « C’est une bonne nouvelle, Sheikh Hasina a été un mauvais leader pour le pays, tandis que Muhammad Yunus a beaucoup aidé les démunis », a-t-il dit. Le Daily Star, dans son éditorial de vendredi, a souhaité la plus chaleureuse des bienvenues au gouvernement intérimaire, qui commence son voyage à un moment exceptionnel de leur histoire.

L’arrivée de M. Yunus en tant que chef du gouvernement est accueillie avec espoir et optimisme. Elle génère de grands espoirs dans un pays ébranlé par la répression sévère des protestations étudiantes. Plus de 400 individus ont perdu la vie depuis le début du mouvement qui a conduit à la démission de Mme Hasina, le 1er juillet. Malgré son départ, la violence n’a pas cessé, avec la vengeance comme principale motivation. Les membres du parti de la première ministre déchue, la Ligue Awami, ont été particulièrement visés. Les commerces et les habitations de la minorité hindoue, que certains soupçonnent d’être proches de Mme Hasina, ont également été attaqués dans ce pays à majorité musulmane.

En insistant sur l’importance de la paix, Muhammad Yunus a souligné qu’il faut éviter toute forme d’agression à travers le pays, à condition qu’on lui fasse confiance. Il a promis de se focaliser principalement sur le rétablissement de la loi et de l’ordre. Antérieurement, dans un article paru dans le magazine britannique The Economist, il s’était engagé à mettre tout en œuvre pour organiser des élections libres et justes dans les mois à venir. Toutefois, il a averti que la jeunesse ne devrait pas se laisser consumer par la vengeance, comme l’ont fait trop de nos gouvernements précédents. Le reste de cet article est réservé uniquement aux abonnés.

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