Les problèmes judiciaires de Toomaj Salehi en Iran ne sont pas encore résolus. Jeudi 15 août, l’avocat du célèbre rappeur iranien a révélé que son client resterait derrière les barreaux, malgré la révocation de sa peine de mort en juin. Celle-ci avait été prononcée à cause de son implication dans les protestations suite à la mort de Mahsa Amini, une jeune femme kurde iranienne qui avait été arrêtée pour avoir violé le code vestimentaire strict des femmes et qui est décédée en détention le 16 septembre 2022.
Salehi avait affirmé son soutien à ce mouvement de manifestation à travers des chansons et des publications sur les médias sociaux, avant d’être arrêté à son tour en octobre 2022. Il a ensuite été reconnu coupable de « corruption sur terre », une des accusations les plus sévères en Iran, en avril dernier. Après l’annulation de cette sentence par la Cour suprême du pays deux mois plus tard, le tribunal de la province centrale d’Ispahan l’a finalement disculpé de cette allégation lors d’un procès qui a eu lieu mercredi.
Cependant, Amir Raisian, l’avocat de Salehi, a signalé qu’un « nouveau dossier » avait été déposé, ce qui a bloqué sa libération. Raisian a expliqué mercredi à Shargh, journal en ligne, qu’une plainte a été déposée contre Salehi à cause d’une de ses chansons.
Raisian a ajouté que dans cette affaire, « l’enquêteur a délivré une ordonnance de libération sous caution ainsi qu’un mandat d’arrêt », qui signifie que « M. Salehi restera en prison jusqu’à ce que l’affaire soit réglée ». Il a également précisé que Salehi a été informé d’accusations de blasphème et d’incitation à l’émeute. En Iran, une accusation de blasphème peut être retenue pour des déclarations jugées défavorables aux valeurs islamiques.
En janvier, Mehdi Yarrahi, un autre artiste, qui s’était opposé au port obligatoire du voile pour les femmes, a été condamné à deux ans et huit mois d’emprisonnement pour une série d’accusations. Toutefois, en raison des problèmes de santé du chanteur, la sentence a été convertie en assignation à domicile. Shervin Hajipour, une autre figure populaire de la musique, connu pour sa chanson « Baraye », symbole contestataire, a été condamné en mars pour « activités de propagande contre la République islamique » et « incitation à l’émeute ».
Repression sévère des grandes manifestations de 2022 en Iran, entrainant la mort de centaines de personnes, y compris des membres du personnel de sécurité, ainsi que l’arrestation de milliers d’autres soulèvent toujours des implications juridiques. A l’heure actuelle, dix personnes ont été exécutées en relation avec ces manifestations, dont un homme qui a été pendu le 6 août après avoir été accusé de poignarder un soldat.
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