Catégories: Actualité
|
15 août 2024 12 h 06 min

« Soutiens de Hasina empêchés au Bangladesh »

Partager

Le 15 août, des individus armés de bâtons de bambou et de tubes en plastique ont gardé la maison d’enfance de l’ex-Première ministre Sheikh Hasina à Dacca, la capitale du Bangladesh, pour barrer la route à ses partisans. Madame Hasina, 76 ans, ancienne chef du gouvernement, avait fui les foules de manifestants, qui inondaient les rues de Dacca, en s’échappant vers l’Inde en hélicoptère le 5 août. Ces manifestants réclamaient son départ après une gouvernance de 15 ans. Les étudiants, au départ, protestaient contre son système de recrutement pour les fonctionnaires basé sur des quotas, mais le mouvement a grossi pour finalement demander le départ de Madame Hasina.

Le 15 août coïncide avec l’anniversaire de l’assassinat de son père, Sheikh Mujibur Rahman, le héros de l’indépendance, tué lors d’un coup d’État militaire en 1975. Sous le règne de Madame Hasina, cette date avait été déclarée jour férié national, marqué par des manifestations de masse en soutien au pouvoir.

Tous les fonctionnaires étaient alors tenus de rendre hommage à la résidence familiale où l’assassinat avait eu lieu. Cependant, cette pratique a été abandonnée par le nouveau gouvernement transitoire dirigé par le lauréat du Prix Nobel de la paix, Muhammad Yunus, établi après la chute du régime. Une enquête pour meurtre a été lancée contre Sheikh Hasina.

La demeure autrefois employée comme musée dédié à Sheikh Mujibur Rahman a été victime d’un acte de destruction et de vandalisme suite à l’évasion de Mme Hasina. Après son exil, elle a publiquement sollicité ses supporters à se rassembler sur le lieu pour prier. Cependant, une barricade d’hommes s’est formée empêchant cet accès, et la police n’a pas intervenu.

La Ligue Awami, parti de l’ex-Première ministre, a vu ses partisans être brutalisés et capturés. Ces évènements ont été remarqués par des reporters de l’Agence France-Presse (AFP).

Une cour de justice à Dacca a lancé une investigation pour meurtre contre Mme Hasina, deux hauts dirigeants de la Ligue Awami et quatre officiers de police en lien avec la répression des protestations contre le gouvernement. Ces incidents ont causé la mort de plus de 450 personnes, y compris 42 policiers, comme indiqué par un rapport de l’AFP basé sur des sources hospitalières et policières.

Le régime de Mme Hasina a été pointé du doigt pour plusieurs infractions systémiques des droits humains, dont des exécutions extrajudiciaires et arrestations en masse de milliers de contestataires politiques. Jeudi, M. Yunus a déclaré avoir parlé avec Volker Türk, le chef des droits humains des Nations unies, pour ouvrir une enquête à ce sujet, sans plus de précisions.