Srettha Thavisin, le Premier ministre de la Thaïlande, n’aura pas réussi à se maintenir au pouvoir plus d’un an. Le mercredi 14 août, il a été déchargé de ses fonctions par la Cour constitutionnelle de Thaïlande. Cinq juges contre quatre ont jugé cet ancien magnat de l’immobilier coupable de « violation flagrante des règles éthiques ». Ils reprochaient à Thavisin d’avoir désigné un ministre qui avait déjà été emprisonné, bien que ce dernier ait démissionné quatre jours seulement après sa nomination.
Une semaine auparavant, soit le 7 août, la Cour avait ordonné la dissolution du premier parti d’opposition, Move Forward. Ses dirigeants ont été déclarés inéligibles pour une durée de dix ans pour avoir tenté de changer la loi sur le lèse-majesté.
Il n’est pas nouveau que la Cour constitutionnelle agisse au nom des groupes conservateurs du pays. Cette institution thaïlandaise a précédemment mis fin prématurément aux mandats des premiers ministres issus du camp de l’ancien premier ministre Thaksin Shinawatra, qui avait été renversé par un coup d’État. Thaksin était revenu d’exil il y a un an. Sretta, son nouveau poulain, est le quatrième premier ministre à être destitué.
Tous les partis antérieurs de la dynastie Thaksin ont également été dissous, incluant le parti Pheu Thai (Pour les Thaïlandais) d’où Sretta émergeait et dont la dirigeante est la propre fille de Thaksin, Paetongtarn Shinawatra, âgée de 37 ans. Cela a entraîné un bouleversement politique majeur dans le pays.
Bien que la décision prise le 7 août était anticipée, celle du 14 août, qualifiée d’improbable par les médias thaïlandais, a créé la surprise. Ces deux événements ont bouleversé la scène politique qui avait émergé des élections législatives de mai 2023. En fragilisant à la fois l’opposition et les gagnants des élections, la cour constitutionnelle a également choisi de diminuer le pouvoir du parti de Thaksin.
Le Pheu Thai, parti de Thaksin, avait fini en deuxième place lors des élections de 2023, derrière le Move Forward. Ils avaient décidé alors de créer un gouvernement de coalition avec ceux qui n’ont pas réussi à assurer la victoire, notamment les partis des généraux qui ont renversé le gouvernement de Yingluck Shinawatra, sœur de Thaksin, en 2014. En échange de cela, Thaksin avait été autorisé à retourner en Thaïlande et avait reçu un pardon royal.
La question se pose maintenant : est-ce que cette alliance est en train de se fragiliser ? L’ancien magnat des télécommunications d’origine chinoise, qui vient de fêter son 75e anniversaire, semble mener une sorte de campagne visant à rétablir le soutien électoral de son parti depuis le début de l’année. Il semble de plus en plus impliqué dans les affaires gouvernementales, malgré l’absence de tout rôle officiel et le fait qu’il ne soit pas membre de parti.
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