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15 août 2024 11 h 09 min

Pour les physiciens, la récolte de neutrinos a été impressionnante

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Non seulement les vacanciers s’adonnent à la pétanque pendant l’été, mais aussi les physiciens de particules. Une majorité d’entre eux ont récemment fait état de leurs performances avec leur « boule » préférée, le neutrino. Presque sans poids et se déplaçant à la vitesse de la lumière, cette particule a un rôle significatif dans le jeu. Connue pour son interaction minimale avec d’autres particules, elle offre un peu de « carreaux ». Le soleil émet des dizaines de milliards de ces particules chaque seconde à travers ses réactions nucléaires, sans impact notable sur nos vies.

Grâce à son caractère évasif, le neutrino est un messager précieux pour délivrer des informations absentes sur d’autres particules ou sur l’Univers. Les neutrinos « fossiles » créés quelques minutes après le Big Bang peuvent encore vagabonder dans le ciel. Un halo de neutrinos dégagés par toutes les étoiles qui ont explosé dans la galaxie pourrait subsister. La connaissance de son poids ou de ses caractéristiques largement méconnu offrirait un aperçu d’une nouvelle théorie physique. Le jeu en vaut la peine et, cet été, les physiciens ont excellemment joué à la pétanque sur au moins quatre terrains différents.

Dans les profondeurs de la Méditerranée, au large de la Sicile, une découverte majeure a été annoncée plus tôt cette année lors de la conférence bisannuelle Neutrino. Selon un rapport de Nature, Joao Coelho, un chercheur du laboratoire Astroparticules et cosmologie de Paris, a révélé qu’ils auraient découvert le neutrino le plus énergique jamais détecté grâce à l’expérience ARCA à laquelle il est associé. Cela surpasserait le record précédent détenu par l’expérience IceCube, qui avait précédemment détecté une particule à plusieurs pétaélectronvolts, soit environ 1000 fois plus d’énergie que celle produite par les particules accélérées au CERN à Genève. Les membres de l’équipe ARCA demeurent discrets depuis l’annonce de cette découverte, promettant de partager plus d’informations sur la position et les attributs de ce super-neutrino prochainement. Tout comme IceCube, ARCA détecte ces neutrinos lorsqu’ils se transforment en d’autres particules suite à l’impact avec les noyaux d’eau ou de roche. C’est essentiellement un télescope à neutrinos conçu pour cartographier ces particules provenant de supernovas, de collisions stellaires et d’autres événements cosmiques violents encore mal compris. Leur nature éphémère rend la matière noire encore plus mystérieuse.

Dans la région des Abruzzes, sous la montagne du Gran Sasso en Italie, des mouvements géologiques ont été notés et consignés en juillet. L’opération XENONnT a pour la première fois détecté des neutrinos provenant du soleil. Cette méthode est plus précise que les précédentes, notamment parce que dans ce contexte, le neutrino ne subit pas de transformation, mais déplace minimalement l’un des noyaux atomiques présents dans les 5,9 tonnes de xénon liquide de l’appareil, installé sous une couche rocheuse de 1 400 mètres. Dominique Thers, visiblement enthousiaste, a exprimé sa joie face à la détection de 37 neutrinos solaires, une première pour cette expérimentation. Il convient également de noter que XENONnT a cherché en vain durant des années, tout comme d’autres entités, des particules encore plus évasives que les neutrinos, la matière noire. Une autre observation importante est que cela prouve que les neutrinos solaires peuvent être détectés autrement que par des expériences de grande envergure utilisant plus de 100 tonnes de matière sensible, comme c’est le cas avec Super-Kamiokande, SNO ou Borexino. Cependant, l’intégralité de cet article est réservée aux abonnés, il vous reste encore 39.43% à lire.