L’assassinat d’une femme fait résonner la fureur parmi les citoyens indiens. Le jeudi 15 août, des milliers ont protesté à Calcutta, exprimant leur indignation face à l’agression sexuelle et au meurtre d’une infirmière de 31 ans.
Le rassemblement, principalement féminin, a agité des slogans exigeant justice et protection pour les femmes, comme rapporté par un photographe de l’Agence France-Presse présent sur les lieux. En outre, plusieurs manifestants ont assailli les locaux de l’hôpital où le meurtre et le viol ont eu lieu, s’en prenant aux forces de l’ordre qui ont réagi en faisant usage de gaz lacrymogènes.
Narendra Modi, le Premier ministre, a déclaré depuis New Delhi durant la célébration de l’Indépendance sans mentionner explicitement le meurtre de Calcutta : « Les actes criminels contre les femmes devraient faire l’objet d’enquêtes accélérées et les comportements atroces envers elles devraient être punis sévèrement et sans retard ».
Le corps de la victime a été découvert avec de nombreuses blessures dans un hôpital public de la capitale du Bengale-Occidental, où elle travaillait. L’autopsie a confirmé le viol et le meurtre. À travers une plainte déposée devant la cour, les parents de la jeune femme ont exprimé leur suspicion d’un viol en groupe, selon la chaîne de télévision indienne NDTV.
En 2022, près de quatre-vingts-dix viols sont signalés quotidiennement.
Un individu, employé dans le même établissement de santé que la victime où il assistait les malades en attente, a été appréhendé mais les forces de l’ordre sont déjà critiquées pour leur gestion du dossier. Mardi, avec l’objectif de « rassurer le public », la cour suprême de Calcutta a remis l’affaire aux soins du Bureau central d’enquête (CBI), une organisation nationale.
Les médecins des hôpitaux publics à travers l’Inde ont décidé, lundi, de suspendre leurs services non vitaux pour une durée « non spécifiée », demandant une meilleure sécurité dans leurs lieux de travail. « Les médecins indiens se demande pourquoi est-ce si compliqué de mettre en place une loi qui garantirait notre sécurité », a partagé Dhruv Chauhan, un membre du réseau des jeunes médecins de l’Association médicale indienne, dans un communiqué à l’agence Press Trust of India. « Le mouvement de grève continuera tant que toutes nos demandes n’auront pas été validées officiellement », a-t-il ajouté.
Les agressions sexuelles contre les femmes sont largement répandus en Inde, enregistrant presque 90 cas de viol par jour en 2022 dans un pays de 1,4 milliard de personnes. Le viol et l’assassinat d’une femme dans un bus à New Delhi en 2012 avait engendré des protestations massives, parfois violentes. Face à la pression populaire, les autorités ont instauré des sanctions plus sévères contre les violeurs, incluant la peine capitale pour les récidivistes. De nouveaux délits sexuels ont aussi été introduits, notamment le harcèlement et des peines de prison pour les officiers n’ayant pas enregistré les plaintes de viol.
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