Sergio Donati, reconnu pour son travail remarquable sur le scénario de « Il était une fois dans l’Ouest » (1968), a été sollicité par Sergio Leone (1929-1989) pour retravailler le manuscrit initial écrit par Dario Argento, Bernardo Bertolucci et Leone lui-même. Donati a jugé le premier scénario trop dense, long, truffé de références cinématographiques, lent et rhétorique. Il a réussi à développer certains personnages et a surtout apporté une fluidité à l’histoire qui manquait à la première version, ce qui a donné naissance à un grand chef-d’œuvre cinématographique. Cependant, la carrière du scénariste italien ne se limite pas à ce chef-d’oeuvre. Avec près de quatre-vingts œuvres à son actif, le talentueux et prolifique Sergio Donati est décédé à Mentana, une ville proche de Rome, le mardi 13 août, à 91 ans.
Né à Rome le 13 avril 1933, Donati a initialement étudié le droit avant de s’orienter vers l’écriture de romans policiers. Quand certains de ses livres commencent à attirer l’attention des producteurs cinématographiques, c’est alors qu’il se rapproche du monde du cinéma. Il quitte finalement la littérature pour s’installer à Milan et se consacre à la production de films publicitaires pour la télévision.
Sergio Leone, un ami proche de Sergio Donati, a tenté de le convaincre de retourner à Rome en 1963 pour travailler sur son premier western, « Pour une poignée de dollars », qui sortira en 1964. Malgré le refus initial de Donati, trouvant absurd l’idée de refaire le film « Yojimbo » (Le Garde du corps, 1961) du réalisateur japonais Akira Kurosawa en version western, il revisera son jugement et contribuera à l’écriture du deuxième western de Leone, « Et pour quelques dollars de plus » (1965), sans recevoir de crédit pour cela. Leone insistera pour que Donati contribue à l’écriture et à la correction des scénarios de tous ses films suivants, à l’exception de « Il était une fois en Amérique » (1984).
Sergio Donati se distingue aussi dans le genre du western, en écrivant les scripts des films de Sergio Sollima, « Colorado » (coécrit avec Franco Solinas) et « Le Dernier Face-à-face », en 1966 et 1967, des westerns intenses, combinant politique et lyrisme opératique.
Dans sa carrière, Donati oscillera entre des films ambitieux et des séries avec une inventivité et une énergie indéniables. Il travaillera avec Sergio Corbucci, Duccio Tessari, Fernando Di Leo, Giuliano Montaldo, entre autres. Donati devait réaliser lui-même un film à caractère fortement politique en 1972, coécrit avec Goffredo Fofi, qui critiquait certaines pratiques de la presse pendant une période de profonds changements sociaux en Italie. Cependant, des désaccords avec l’acteur principal, Gian Maria Volonte, le contraindront à renoncer à la réalisation. Le film, « Viol en première page », sera finalement réalisé par Marco Bellocchio.
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