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15 août 2024 16 h 05 min

La diminution rapide des monstres blancs dans les Alpes est en cours

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Luc Moreau, réputé glaciologue, a fait de l’éducation des touristes sur l’histoire de la mer de glace sa mission annuelle estivale, racontant son histoire à deux ou trois milliers de visiteurs chaque jour. Située dans le massif du Mont-Blanc en Haute-Savoie, la mer de glace est le plus grand glacier des Alpes françaises. Cependant, les ravages du climat se font de plus en plus apparents, avec une longue traînée se noircissant continuellement. Selon Moreau, le glacier ressemble maintenant à un champ de bataille rempli de pierres; sa disparition nous étant en partie attribuable.

Le changement climatique humain a eu un impact considérable sur les Alpes européennes. Ces montagnes mythiques ont subi un déclin rapide, ayant perdu un tiers de leur volume glaciaire détenant que durant les deux dernières décennies. En moyenne, les glaciers ont reculé de 30 mètres par an et ont perdu entre 1 et 1,5 mètres d’épaisseur chaque année.

Quant à la mer de glace, les statistiques semblent tout aussi inquiétantes: une rétraction d’un kilomètre en trente-cinq ans (11 kilomètres restants), et une perte de 160 mètres d’épaisseur. La Compagnie du Mont-Blanc a même été contrainte d’installer une nouvelle télécabine en février pour garder le glacier accessible au public en raison de son éloignement croissant. Toutefois, 150 marches restent à descendre et Moreau prévient qu’il faudra en ajouter chaque année.

Dans l’année 2022, on a assisté à une réduction terriblement grave des grands glaciers blancs. Il a été observé que même les glaciers les plus grands ont subi une diminution. Christian Vincent, un chercheur à l’Institut des géosciences de l’environnement de Grenoble, note : « Pour la première fois, ils ont perdu plus de 3 mètres d’épaisseur à une altitude de 4 000 à 4 300 mètres, plus qu’ils n’en ont perdu en cent ans, de 1905 à 2005 ». Quant à l’année 2023, elle a été typique, avec des bilans de masse largement déficitaires, selon Vincent. Un plus grand volume de glace a fondu en aval qu’il ne s’est accumulé de neige en amont.

Prendre des mesures pour limiter les dégâts

Les glaciers pourraient bénéficier d’un petit soulagement cette année, bien qu’il soit encore trop tôt pour en être certain. Les pics s’élevant à plus de 2 500 mètres d’altitude ont reçu une grande quantité de neige en raison des fortes précipitations hivernales et printanières. Cependant, la canicule de fin juillet a accéléré la fonte glaciaire. La température des mois d’août, septembre et potentiellement octobre sera déterminante.

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