Des centaines de combattants du Hezbollah pro-iranien ont été tués suite à dix mois de conflits transfrontaliers entre Israël et le Hezbollah, à la périphérie de la guerre à Gaza. Les affrontements, qui ont provoqué d’importants dommages de part et d’autre de la frontière, ont également déplacé plus de 100 000 personnes.
Le Hezbollah libanais a engagé un front qu’il appelle de « soutien » à la bande de Gaza du Hamas palestinien. Le nombre de pertes subies par ce dernier est supérieur à celles qu’il a subies lors de son précédent conflit avec Israël en 2006.
Plusieurs commandants significatifs du Hezbollah ont été tués lors de frappes israéliennes ces derniers mois, notamment le chef militaire, Fouad Chokr, qui a été la cible d’une attaque le 30 juillet dans la banlieue sud de Beyrouth. Le mouvement a juré de se venger de son assassinat. Par ailleurs, en janvier, Wissam Tawil, un commandant de la force d’élite Radwan du Hezbollah, a lui aussi été tué lors d’une frappe israélienne sur son véhicule dans le sud du Liban. Deux des trois commandants des secteurs du sud du Liban, Mohammed Nasser et Taleb Abdallah, ont également été tués.
Suite à la guerre de 2006, le Hezbollah a réorganisé son opération militaire dans le Sud en trois secteurs distincts, chacun équipé de sa propre équipe, de son chef, de ses armes et de ses capacités, comme l’a expliqué le chef du mouvement, Hassan Nasrallah. La région au sud du fleuve Litani, en particulier, est divisée en deux secteurs, dont l’un, occupé par l’unité Aziz, s’étend de la mer jusqu’à une zone plus centrale où Mohammed Nasser a été tué lors d’une frappe israélienne le 3 juillet.
Selon l’information originale, l’unité Nasr est en opération dans le deuxième secteur qui se trouve du centre de la région aux Fermes de Chebaa, une zone disputée. Le commandant Taleb Abdallah de cette unité a perdu la vie lors d’un raid à Jouaya le 11 juin. Cette unité a été la première à lancer une attaque sur Israël le 8 octobre.
Le troisième secteur, s’étendant du nord du fleuve Litani jusqu’à Saïda, est la zone d’intervention de l’unité Badr.
Le gouvernement israélien prétend avoir éliminé plusieurs autres membres du Hezbollah, qu’il considère comme des « commandants ».
On craint également une escalade du conflit. Le conflit actuel a fait un minimum de 570 victimes au Liban, dont la majorité sont des militants du Hezbollah et ses alliés, notamment le Hamas. On dénombre aussi au moins 118 civils morts, selon l’Agence France-Presse (AFP). Côté israélien, y compris dans le Golan annexé, on compte 22 soldats et 26 civils décédés d’après les statistiques militaires.
Le Hezbollah a annoncé plus de 370 de ses combattants tués au Liban, d’après l’AFP. Vingt-cinq autres ont été tués en Syrie, où Israël effectue régulièrement des frappes contre l’armée et les militants pro-iraniens. Les Israéliens cherchent aussi à interrompre les voies d’approvisionnement du Hezbollah de Téhéran au Liban. Environ 320 des combattants du Hezbollah tués étaient du sud du Liban, dont une soixantaine venant de la vallée de la Bekaa à l’est. Une source proche du Hezbollah a informé l’AFP que moins de 300 de ses combattants ont été tués lors du conflit contre Israël en 2006.
Le Hezbollah a annoncé son intention de mobiliser les forces israéliennes dans le nord d’Israël pour soutenir son partenaire, le Hamas, dont l’offensive du 7 octobre contre Israël a déclenché un conflit dans la bande de Gaza.
L’intensification des attaques a causé des craintes concernant la propagation de ce conflit. Le 3 août, l’organisation a annoncé avoir exécuté 2 500 opérations militaires contre Israël depuis octobre, en ciblant des positions à la frontière à 1 328 reprises, des positions de troupes à 391 reprises et en utilisant une gamme variée d’armes, y compris de l’artillerie, des roquettes, des missiles guidés et des armes de défense anti-aérienne.
Le Hezbollah a également diffusé trois vidéos montrant des images capturées par des drones de reconnaissance de l’autre côté de la frontière, considérées comme un répertoire d’objectifs possibles dans un contexte de guerre totale. Ces images ciblent des positions militaires dans le nord d’Israël et sur le plateau du Golan, en plus de zones sensibles à Haïfa et ses environs.
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