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15 août 2024 11 h 06 min

« Grande base aérienne OTAN Roumanie »

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Les engins de construction et les camions transforment activement la Dobroudja, un grand plateau surplombant la mer Noire en Roumanie orientale. Au cœur de cette terre aride et stérile, des pistes d’atterrissage et des voies de circulation pour les avions sont en train d’être creusées et tracées. Aurel Bocai, un capitaine ingénieur et officier des forces aériennes roumaines, se targue d’être à la tête de ce projet, qu’il présente comme le plus grand entrepris par l’armée roumaine depuis les années 1990.

Si le rythme actuel des travaux, réalisés par 250 engins six jours sur sept, se maintient, les avions de l’OTAN pourront atterrir et décoller de ce site dès 2027, qui deviendra la deuxième piste de la base aérienne Mihail-Kogalniceanu. Cette base militaire, construite pendant l’ère communiste et située à 30 kilomètres de la mer Noire, a été revitalisée suite à l’invasion de l’Ukraine en 2022.

Face à la Crimée, la base « MK », comme la nomment les nombreux soldats étrangers déployés ici en raison de la difficulté à prononcer le nom de la figure politique roumaine du XIXe siècle qui lui a donné son nom, représente le point le plus à l’est de l’OTAN en Europe. Autrefois une collection de vieux hangars rouillés et de bâtiments envahis par la végétation, la base est aujourd’hui un endroit stratégique pour la surveillance de la mer Noire et la défense aérienne du « flanc est » de l’Alliance atlantique dans le face de la menace russe.
L’espace s’est multiplié par quatre.

Dans le milieu des structures anciennes, des camps de conteneurs ont été rapidement construits, en particulier par l’armée française qui emploie toujours MK pour approvisionner ses troupes terrestres stationnées à Cincu, au cœur de la Roumanie. En outre, il y a un nombre incalculable de Humvees (véhicules militaires) de teinte sable, des hélicoptères américains, ainsi que des avions de combat finlandais chargés de surveiller l’espace aérien roumain. Tous partagent la seule piste d’atterrissage actuellement disponible avec les avions à bas coûts de l’aéroport civil voisin desservant Constanta, une importante ville portuaire dans l’est de la Roumanie.

« Avant 2022, cet endroit était principalement couvert de champs de tournesol, » raconte le commandant Nicolae Cretu, un homme grand et brun, en pointant les zones de sa base maintenant envahies par des véhicules et des casernes des forces militaires de l’OTAN sur une vue aérienne étalée sur son bureau. Le plan d’expansion décidé depuis 2018, « en réponse à ce qui s’est produit en Géorgie et en Crimée [annexée par la Russie en 2014] », vise à transformer toutes ces installations temporaires en aménagement permanents et à augmenter de manière significative les capacités.

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