Qu’y a-t-il de similaire entre les pochoirs de cercueils militaires français graffitis sur les murs de Paris, les revendications pour de nouvelles élections en Ukraine via des gaffitis à Varsovie, Pologne, et les stickers de « soldats ukrainiens morts » collés sur les édifices en Allemagne ?
Selon le dernier rapport de sécurité dévoilé par Meta, le réseau social, le jeudi 15 août, ces différents mouvements ont été stimulés en ligne par le même réseau de faux comptes Facebook. Ces derniers cherchaient à « minimiser le soutien à Kiev tout en prétendant défendre les intérêts de l’Ukraine ». Ils mettaient en lumière par exemple les pertes de l’armée ukrainienne ou réclamaient de nouvelles élections. Les experts en sécurité chez l’entreprise pensent que cette campagne, que l’on peut comparer à un « échec en trois dimensions », n’a eu qu’un succès minime.
L’implication d’un seul réseau dans la promotion de plusieurs opérations « physiques » de cette nature, majoritairement en France, en Pologne, en Allemagne et en Moldavie, suggère toutefois une coordination entre ces actions. « Bien que nous ne pouvons pas affirmer que ces événements ont été orchestrés par les mêmes individus qui en assuraient la promotion en ligne, certains faisaient usage de tracts avec des QR codes dirigeant vers une chaîne Telegram [commune] » qui était aussi promue par certaines fausses pages Facebook, a noté Meta.
Des liens ont également été établis avec les pochoirs d’étoiles de David.
La société affirme que la page Facebook d’un soi-disant « collectif artistique ukrainien », qui avait revendiqué le marquage des cercueils des militaires français en Ukraine en juin, faisait pleinement partie de ce réseau. De la même manière, d’autres pages, en langue roumaine en l’occurrence, diffusaient les vidéos d’un Moldave lié à l’affaire des « pochoirs de l’étoile de David ». Ces graffitis qui avaient suscité une grande indignation lors de leur apparition sur les murs des bâtiments à l’Île-de-France en novembre sont perçus par les enquêteurs français comme un résultat d’une intervention russe.
Qui gérait ce réseau des pages fictives ciblant également la diaspora ukrainienne en Europe à travers leurs publications ? Meta argumente avoir détecté des empreintes digitales liant ce réseau à « des individus résidant en Russie », en partie « associés à de nombreuses opérations non authentiques menées précédemment ». Des opérations effectuées au nom de l’Agence Internet Russe, l’entreprise de désintox d’Evgueni Prigojine, de la Social Design Agency qui a construit le réseau de désinformation « Doppelgänger », ou du média de propagande prorusse NewsFront.
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