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15 août 2024 20 h 06 min

« Applique Murale Moto par Fastrez »

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Contre un mur, elle apparaît comme un miroir iridescent, déformant votre visage. Allumée, elle projette une lumière élégante à travers son couvercle translucide. Inspirée par l’équipement de motocyclisme, cette applique murale est surnommée Moto (2013) et a été conçue par Jean-Baptiste Fastrez. Bien que non motard lui-même, Fastrez visait à « mélanger les modes de production, artisanal et industriel, ainsi que les époques et les catégories ». Cette applique, qui ressemble à un visière de casque de moto ainsi qu’à un trophée de chasse, intrigue celui qui la contemple.

Hautement réfléchissante, l’applique Moto crée plusieurs effets optiques et renvoie à plusieurs références. Par exemple, à la même époque, le groupe électro français Daft Punk se produisait sur scène avec des casques futuristes.

Par conséquent, l’applique Moto a impulsé la carrière de l’éditeur Moustache – fondé en 2009 par le duo Massimiliano Iorio et Stéphane Arriubergé, qui souhaitaient « créer un univers domestique durable de grande valeur culturelle » – ainsi que celle de Jean-Baptiste Fastrez, lauréat du Grand Prix de la Design Parade 2011 à Hyères, dans le Var.

À l’âge de 27 ans, j’ai eu l’opportunité, grâce aux dotations du Grand Prix, d’être édité par la galerie Kreo, située à Paris. Pour cette galerie, j’ai conçu des miroirs dotés d’un cadre en acétate, un matériau fréquemment utilisé pour les montures de lunettes. Après avoir terminé cette série limitée de miroirs, intitulée « Mask » (2012), je me suis interrogé sur la façon de transposer ce projet dans un contexte industriel, afin de le rendre plus accessible au grand public. Au lieu de tout simplement reproduire cette forme en plastique, une solution souvent utilisée en premier lieu, j’ai choisi de travailler directement sur la surface du verre plutôt que sur le cadre. De cette réflexion est venue l’idée de créer un luminaire où l’abat-jour, au lieu d’être en métal, serait réalisé en matière synthétique fait à la main, comme un visière de casque de moto.

La production a été confiée à un fabricant de verres dits « lenticulaires », une technique qui, grâce à l’ionisation, permet la modification de la couleur selon le point de vue. Comme l’explique Jean-Baptiste Fastrez, le but était d’évoquer une forme tridimensionnelle sportive, agressive et mystérieuse, comme si elle était capturée par le mur. Les gens se demandent souvent si c’est du ready-made à la manière de Marcel Duchamp, une interrogation que j’apprécie sur mon vrai-faux ready-made.

Il est à noter que, même dix ans plus tard, le luminaire Moto est encore produit. Il a donné naissance à un autre objet : le vase Scarabée (Moustache, 2014), dont les reflets métalliques verts cuivrés rappellent ceux de l’insecte. Fastrez, désormais basé dans la région du Pays basque, en Nouvelle-Aquitaine, souligne que ce vase est son premier objet inspiré par le monde animal. Cet objet singulier, qui associe une coquille en plastique irisée à de la céramique noire, a intégré les collections permanentes des musées des Arts décoratifs de Paris et de Bordeaux.