Un fermier de la Charente accusé de meurtre pour avoir tiré sur un voleur essayant d’entrer dans sa maison le 25 mars 2022, ne sera finalement pas poursuivi en justice. L’affaire a été close le 25 juin, après deux années d’enquête, par une ordonnance de non-lieu d’un juge d’instruction du tribunal d’Angoulême, qui est devenue définitive lorsque le délai d’appel a expiré.
Cette affaire, comme d’autres crimes comparables, a été récupérée avec ardeur par l’extrême droite lors de l’élection présidentielle d’avril 2022. Eric Zemmour, deux mois avant l’élection, a suggéré l’introduction du concept de « défense excusable » en loi lors d’un discours. Selon lui, le droit de résister aux criminels devrait être accordé à ceux qui sont cambriolés. Il pensait que cette révision était indispensable car le principe de la « proportionnalité » qui soutient la légitime défense en droit français était inadéquat.
Son équipe de campagne du parti « Reconquête ! » a vu dans cette affaire une excellente opportunité pour soutenir son argument et a lancé deux pétitions en ligne en soutien au fermier et pour louer la proposition de Zemmour. Cependant, l’avocate de l’accusé, Me Marianne Atrous-Lemouellic, s’était fermement opposée à cette récupération, qualifiant les politiciens d’opportunistes. Elle affirmait que la loi était déjà appropriée à la situation de son client.
Selon l’ordonnance de non-lieu rapportée par Le Parisien et consultée par Le Monde, le tribunal a conclu que le fermier de 37 ans avait agi en légitime défense et que son tir était proportionnel.
Le 25 mars 2022, vers 22h45, dans le petit hameau de Longré, situé en Charente et peuplé de 200 personnes, un fermier était couché chez lui, non loin de sa petite fille de trois ans qui dormait. Soudainement, des coups retentissent à sa porte, suivis d’un bruit de verre brisé. Immédiatement, il attrape son fusil et se dirige vers le bas de sa maison.
Dans son salon, il constate que sa porte vitrée a été fracassée et il remarque la présence de deux individus dans sa cour. Il riposte une première fois en tirant en l’air pour tenter de les effrayer, mais les deux hommes restent déterminés à s’introduire dans l’habitation. C’est alors qu’il tire une seconde fois en leur direction, à travers le contour brisé de sa porte. Soudainement, un troisième homme surgit d’un couloir et fuit dans la cour. Ce second tir va sérieusement blesser l’un des intrus, qui finira par succomber à ses blessures. Il s’avère que l’homme blessé est un Serbe, déjà impliqué dans plusieurs affaires de vol en France, mais jamais arrêté. Il faisait également l’objet d’un mandat d’arrêt européen pour un meurtre commis en Italie.
Pour lire le reste de cet article, vous devez être abonné.
Laisser un commentaire