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« Russie renforce militairement Koursk contre Ukraine »

Ce live a été animé par plusieurs personnes, dont Aurélien Defer, Cécile Bouanchaud, Romain Del Bello, Jacky Goldberg, Pierre Bouvier, Gabriel Coutagne, Djaïd Yamak, Romain Del Bello, Minh Dréan et Solène L’Hénoret. Vous pouvez lire tous nos articles, analyses et reportages sur le conflit ukrainien. Le « Monde » propose des reportages, des analyses et des décodages.

Le conflit en Ukraine reste incertain et s’apparente à une guerre d’épuisement. Lors des JO 2024, la victoire des escrimeuses ukrainiennes a suscité une vive émotion au Grand Palais. Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, rencontre quotidiennement des militaires, des civils et des dirigeants.

Dans une interview, Zelensky a dit que renoncer à des territoires ukrainiens est une question complexe. La chasse aux drones russes est devenue un nouveau défi pour l’armée ukrainienne. À Paris, la Maison de l’Ukraine sert de refuge pour les athlètes affectés par la guerre pendant les Jeux Olympiques.

En ce qui concerne vos questions les plus souvent posées, nous avons les réponses. Comment la Russie et l’Ukraine utilisent-elles des drones ? La guerre des drones entre la Russie et l’Ukraine a augmenté au fil des mois. Un rapport d’un think tank britannique spécialisé en défense indique que l’Ukraine perd environ 10 000 drones chaque mois sur le champ de bataille, soit plus de 300 par jour. Pour vous donner une idée, l’armée française compte un peu plus de 3 000 drones dans ses dépôts.

En grande partie, les Ukrainiens et les Russes font usage de petits drones civils (UAV en anglais), qui sont à la fois abordables et largement disponibles. Ces UAVs sont utilisés principalement pour surveiller le champ de bataille et pour diriger les forces terrestres ou les bombardements d’artillerie. Certaines de ces machines volantes sont même modifiées pour transporter des petites charges explosives, qui sont par la suite larguées sur les tranchées ou les véhicules blindés.

Bien qu’ils soient moins courants, les drones explosifs sont d’une grande importance. Ces UAVs, équipés de charges explosives, sont lancés au-dessus de la ligne de front sans cible précise. Moscow utilise des drones russes, les Lancet-3, ainsi que des Shahed-136, qui sont fabriqués en Iran. En l’absence d’une marine de guerre significative, l’Ukraine nargue son adversaire avec des véhicules marins télécommandés, qui sont en réalité de petits kayaks remplis d’explosifs (jusqu’à 450 kilos de TNT).

Les drones sont d’une telle importance pour leurs opérations que les Ukrainiens et les Russes ont mis en place des plans pour approvisionner leurs troupes sur le long terme, pas seulement par l’achat en masse de drones civils, mais également en développant leurs propres capacités de production. L’industrie nationale ukrainienne, qui en était à ses balbutiements au début du conflit du Donbass il y a dix ans, a depuis gagné en puissance. Fin août, le ministre ukrainien de la transformation numérique a révélé qu’une réplique du drone russe Lancet avait été développée et serait bientôt lancée sous le nom de Peroun, du nom du dieu slave de la foudre et du tonnerre.

Selon les services de renseignement américains, malgré les sanctions occidentales qui limitent l’accès de la Russie aux composants électroniques, celui-ci aurait débuté la construction d’une usine dédiée à la production de drones kamikazes d’origine iranienne, tels que les Shahed-136, dans la zone économique spéciale d’Alabouga.

Quant à l’état actuel de l’inventaire de missiles militaires de la Russie, les données restent essentiellement incertaines. Les services de renseignement ukrainiens communiquent régulièrement à ce sujet, mais leurs chiffres sont sujets à controverse.

Andri Ioussov, le porte-parole du renseignement défense du ministère de la défense (GUR), cité par Liga.net, affirme que l’armée russe possédait environ 2 300 missiles balistiques ou de croisière avant le conflit, et qu’elle en conservait plus de 900 au début de l’année. Il affirme que des milliers de missiles antiaériens S-300, d’une portée d’environ 120 kilomètres, s’ajoutent à ces chiffres, ainsi qu’un nombre important de S-400, une version plus récente avec une portée triplée. De plus, en août dernier, le numéro deux du GUR, Vadym Skibitsky, suggérait un nombre d’environ 585 missiles avec une portée supérieure à 500 kilomètres.

En ce qui concerne la capacité de production de missiles, divers experts estiment que celle-ci se situe maintenant autour d’une centaine de missiles balistiques ou de croisière par mois. Le GUR évaluait cette production à 115 unités en octobre.

Il semble que la Russie ait ajouté des missiles à courte portée à son arsenal, provenant d’Iran et de Corée du Nord, et continue d’en acheter. D’après Reuters, qui cite des sources iraniennes, 400 missiles iraniens de la série Fateh-110 (d’une portée de 300 à 700 kilomètres) ont été livrés à la Russie depuis janvier, suite à un accord. Le nombre exact de missiles en provenance de Corée du Nord acquis par la Russie demeure inconnu, mais est révélé que 24 ont été tirés en Ukraine entre le 30 décembre 2023 et le 7 février 2024, d’après le procureur général, Andriy Kostin. L’analyse des débris et des trajectoires par les experts suggère qu’il s’agit très probablement des modèles KN-23 et KN-24, ayant une portée approximative de 400 kilomètres.

Concernant les avions de combat F-16, à la suite d’une requête de longue date du président de l’Ukraine, les Etats-Unis ont donné leur autorisation pour le transfert de ces avions à l’Ukraine en août 2023. Bien qu’il existe une flotte potentielle de plus de 300 F-16 répartis dans neuf pays européens, dont la Belgique, le Danemark, la Grèce, les Pays-Bas et le Portugal, tous les pays possédant ces avions ne peuvent pas en céder immédiatement.

Volodymyr Zelensky a mentionné que 42 F-16 ont été promis à Kiev par les alliés occidentaux, toutefois, cette information n’a pas été vérifiée. Le Danemark a promis d’en donner 19, dont 6 devraient être livrés avant la fin de l’année 2023, suivi par 8 autres en 2024 et 5 en 2025, selon la première ministre danoise, Mette Frederiksen. Les Pays-Bas, qui en ont également promis, disposent de 42 appareils, cependant ils n’ont pas indiqué combien ils envisageaient d’en donner.

En outre, une formation sur les avions de combat américains est nécessaire pour les pilotes ukrainiens. Onze pays associés à Kiev se sont engagés à former ces pilotes. L’OTAN a prédit que les militaires ukrainiens ne seront en mesure d’opérer ces avions en combat qu’au début de 2024. Toutefois, d’autres experts pensent que cela n’aura lieu qu’à l’été 2024.

Quel type d’assistance militaire leurs alliés apportent-ils à Kiev ?

Deux ans après le commencement de la guerre à grande échelle, l’appui occidental à Kiev ralentit. Selon le rapport le plus récent de l’Institut Kiel, les aides nouvellement accordées de août 2023 à janvier 2024 ont diminué par rapport à la même période de l’année précédente. Les efforts des États-Unis pour octroyer des aides ont rencontré des difficultés et l’UE a eu du mal à faire approuver une aide de 50 milliards le 1er février 2024 en raison de l’opposition hongroise. Cependant, ces deux paquets d’aide n’ont pas encore été comptabilisés dans le dernier bilan de l’Institut Kiel qui s’arrête en janvier 2024.

Les données de l’Institut Kiel allemand indiquent que le nombre de donateurs diminue et est concentré autour d’un noyau de pays, notamment les États-Unis, l’Allemagne et les pays du nord et de l’est de l’Europe. Ces pays promettent une aide financière importante et des armes de pointe. En somme, depuis février 2022, les pays en soutien à Kiev se sont engagés à fournir au moins 276 milliards d’euros en aide militaire, financière et humanitaire.

Dans le contexte global, les nations les plus prospères ont démontré la plus grande générosité. Avec plus de 75 milliards d’euros promis en aide, dont 46,3 milliards consacrés à l’assistance militaire, les États-Unis sont sans conteste les donateurs prééminents. Les pays membres de l’Union européenne ont conjointement promis un total de 158,1 milliards d’euros, comprenant 64,86 milliards d’aides bilatérales et 93,25 milliards issus des fonds de l’Union européenne.

Cependant, lorsqu’on compare ces sommes aux revenus nationaux bruts (PIB) des pays donateurs, les positions dans le classement changent. Les États-Unis tombent à la vingtième place, avec une contribution équivalente à 0,32% de leur PIB, loin derrière des pays proches de l’Ukraine ou ancien membres de l’Union soviétique. L’Estonie se hisse en première place en termes de contributions en proportion de son PIB avec 3,55%, suivie du Danemark (2,41%) et de la Norvège (1,72%). Les cinquième et quatrième places sont occupées par la Lituanie (1,54%) et la Lettonie (1,15%). Ces trois pays baltes, tous limitrophe avec la Russie ou son allié la Biélorussie, figurent parmi les donateurs les plus altruistes depuis le début du conflit.

Selon le classement basé sur le PIB, la France se situe en vingt-septième position, avec un engagement de 0,07 % de son PIB, légèrement derrière la Grèce (0,09 %). L’aide fournie par la France est en baisse constante depuis l’ouverture du conflit avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie. En avril 2023, la France était vingt-quatrième du classement, et treizième à l’été 2022.

Quelle est la situation des tensions à la frontière entre l’Ukraine et la Pologne ?

Les tensions entre l’Ukraine et la Pologne ont été exacerbées pendant plusieurs mois, principalement en raison de la concurrence autour du transit des céréales ukrainiennes. Au printemps 2022, pour soutenir l’industrie agricole ukrainienne, la Commission européenne a instauré des « voies de solidarité », permettant l’exportation sans taxe douanière des produits agricoles ukrainiens vers l’Afrique et le Moyen-Orient. Néanmoins, selon la Fondation Farm, une organisation de penseurs axée sur les question agricoles internationales, près de la moitié des céréales ukrainiennes sont soit en transit, soit terminent leur voyage au sein de l’Union européenne (UE). Ces céréales sont nettement moins chères que le blé produit localement, surtout dans les pays d’Europe centrale.

Se plaçant pour défendre leurs marchés locaux et les revenus de leurs agriculteurs, la Pologne, la Bulgarie, la Hongrie, la Roumanie et la Slovaquie ont mis un arrêt unilatéral à leurs importations en avril 2023. Bruxelles a accepté cet embargo à condition qu’il n’entrave pas le transit vers d’autres pays et qu’il ne dure que pendant quatre mois. Cependant, la Pologne a décidé de maintenir sa frontière fermée aux céréales ukrainiennes à la fin de l’été, alléguant que le problème de fond n’avait pas été résolu, malgré le fait que la Commission européenne ait conclu qu’il n’y avait plus de distorsion des marchés nationaux des céréales qui justifierait l’embargo.

Depuis la frontière qui sépare l’Ukraine et la Pologne, les agro-entrepreneurs polonais manifestent en verrouillant l’accès aux véhicules ukrainiens, afin de bloquer l’introduction des produits agricoles et alimentaires ukrainiens sur leur sol national. Ces derniers réclament une interdiction totale de ces derniers. Face à la saturation de leurs silos et entrepôts et l’augmentation de leurs frais de production, ils déplorent la chute inquiétante des prix. Au début de 2024, le chef d’Etat ukrainien a exprimé la preuve que ce blocus à la frontière polonaise est le signe d’une constante diminution de l’esprit de solidarité envers son nation. Il a appelé à la mise en place de discussions avec la Pologne. « Seule la capitale russe se réjouit », a-t-il déploré, critiquant également l’émergence de slogans favorables à Poutine.

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