Voici un résumé de la situation telle qu’elle s’est présentée hier. L’armée israélienne a confirmé qu’elle avait effectué plus de 40 raids aériens sur la bande de Gaza, mercredi 14 août, en ciblant ce qu’elle qualifie d' »infrastructures de terrorisme ». Des responsables de la santé palestiniens indiquent que ces attaques ont coûté la vie à 17 individus, y compris cinq enfants et leurs parents. Tsahal a également continué ses offensives dans la partie sud de la zone, dans le secteur de Tell Al-Sultan à Rafah, de Khan Younès, et dans le centre de la bande de Gaza.
Ces actions militaires ont lieu à l’approche des négociations visant à instaurer un cessez-le-feu à Gaza, un territoire palestinien marqué par un conflit initié par Israël suite aux assauts terroristes du Hamas le 7 octobre dernier. Les États-Unis cherchent à conclure un accord de paix jeudi pour dissuader l’Iran de lancer une offensive contre Israël, qui est accusé par Téhéran d’avoir tué le leader du Hamas, Ismaïl Haniyeh, sur son sol le 31 juillet.
Mardi, l’Iran a ignoré un appel de plusieurs nations occidentales le pressant de ne pas attaquer Israël. Alors que les alliés de l’Iran au Liban, en Irak et au Yémen menacent également Israël de représailles suite à l’assassinat de Fouad Chokr, le commandant militaire du Hezbollah, des discussions pour un cessez-le-feu sont prévues à Doha, au Qatar, selon des sources proches du processus de négociation citées par l’Agence France-Presse (AFP).
La participation du Hamas aux pourparlers de paix reste toutefois incertaine.
A l’aube des délibérations, des doutes ont émergé quant à l’implication du Hamas à Doha, sous le regard attentif des médiateurs du Qatar, des États-Unis et de l’Égypte. Plusieurs responsables du Hamas ont exprimé des réserves alors que la présence d’un groupe israélien a été confirmée par Benyamin Nétanyahou.
Selon une déclaration d’Ahmad Abdul Hadi, le représentant du Hamas au Liban, à la New York Times, il s’abstiendra de prendre part aux pourparlers. Il met en doute l’honnêteté du premier ministre israélien dans ce contexte, accusant Nétanyahou de vouloir tromper, esquiver et prolonger le conflit, voire même de l’étendre à l’échelle régionale.
Une attitude similaire est partagée par Sami Abu Zuhri, haut dirigeant du Hamas, lors de son entretien avec Reuters. Selon lui, de nouvelles discussions donneraient à Israël la possibilité de fixer de nouvelles conditions et de manipuler le processus de négociation pour commettre de nouveaux massacres. Il a insisté sur le fait que le Hamas préférait se conformer à la « proposition présentée le 2 juillet », basée sur « les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU et le discours de Joe Biden ».
La première phase de ce plan envisage une trêve de six semaines, suivie d’un retrait israélien des territoires densément peuplés de Gaza et de l’échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël contre des otages. Sur 251 personnes enlevées le 7 octobre, 111 sont encore retenues à Gaza, dont 39 ont été tuées d’après l’armée israélienne. Selon les informations du Ministère de la santé du gouvernement de Gaza, contrôlé par le Hamas, la réaction d’Israël a fait au minimum 39 965 morts.
Lors de sa visite à Beyrouth, Amos Hochstein, un émissaire américain, a annoncé mercredi qu’il est impératif d’arriver à un cessez-le-feu à Gaza pour empêcher l’escalade régionale. Hochstein, le représentant du président américain Joe Biden, a discuté avec Nabih Berri, le président du Parlement libanais et un allié du Hezbollah, sur l’éventuel accord qui pourrait aboutir à un cessez-le-feu à Gaza.
L’envoyé américain a souligné l’urgence de la situation, en déclarant qu’il n’y a plus de temps à perdre. Il a affirmé la nécessité d’exploiter cette opportunité pour agir et trouver des solutions diplomatiques. Il a également mentionné que l’accord pourrait conduire à une solution diplomatique au Liban, stoppant ainsi le risque de guerre générale. Depuis le début du conflit à Gaza, le Hezbollah a activé le front sud du Liban contre Israël, supportant ainsi son allié palestinien, déclenchant des tirs transfrontaliers presque chaque jour.
La guerre à Gaza a débuté en octobre et depuis, le nombre de Palestiniens tués en Cisjordanie par les forces israéliennes n’arrête pas d’augmenter. Mercredi, le gouverneur local, Ahmad Saad, a annoncé que cinq personnes ont été tuées par des frappes israéliennes – quatre à Tammoun et une à Tubas. Plus tard la même journée, une sixième personne a été tuée pendant qu’elle escaladait le mur qui sépare Jérusalem de la Cisjordanie, comme l’a confirmé la police israélienne.
Selon les données officielles palestiniennes compilées par l’AFP, le nombre de Palestiniens tués en Cisjordanie par l’armée israélienne et les colons s’élève désormais à 625. Par ailleurs, d’après les statistiques officielles israéliennes, 18 Israéliens, y compris des militaires, ont également perdu la vie au cours de la même période.
Israël a donné son feu vert à la création d’une nouvelle colonie en Cisjordanie. Bezalel Smotrich, le ministre des finances d’Israël, a révélé mercredi que le projet de construction sur un site classé au patrimoine mondial de l’Unesco en Cisjordanie avait reçu l’approbation officielle. Smotrich, qui est lui-même un colon et responsable des affaires civiles au ministère de la défense, a affirmé que le développement des colonies ne serait arrêté par aucune décision contre Israël ou contre le sionisme. Il a insisté sur la poursuite de leurs efforts pour contrer la création d’un État palestinien en établissant des faits sur le terrain.
La nouvelle colonie, située entre Goush Etzion et la ville palestinienne de Bethléem, est célèbre pour ses terrains agricoles en terrasses, ses vignobles et ses oliviers. L’ONG israélienne pro-paix La Paix maintenant a condamné l’approbation des plans de construction sur des terres déclarées comme étant la propriété de l’État par les autorités israéliennes, soulignant l’illégalité des colonies aux yeux du droit international. En 2023, la progression des colonies israéliennes en Cisjordanie a atteint un niveau record, avec le plus grand nombre de permis de construction accordés depuis trente ans, selon l’Union européenne.
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