Face à l’escalation imminente d’un conflit régional, Israël a été contraint de temporairement mettre de côté les conflits internes qui rongent le haut commandement de l’Etat. Suite aux récentes attaques contre Beyrouth et Téhéran dans la nuit du 30 juillet, Israël s’attend à une riposte de l’Iran et du Hezbollah libanais, appuyés par leurs partenaires de l' »axe de résistance » (Irak, Syrie, Yémen). On s’attend à ce que l’Iran tente une frappe décisive sur une cible significative israélienne, idéalement militaire, comme l’indique une source bien informée. Par ailleurs, le Hezbollah pourrait bombarder son voisin avec des missiles, des roquettes et des drones pendant plusieurs jours dépassant la frontière, en tentant de surcharger les défenses anti-aériennes, ce qui provoquerait en retour une réponse israélienne de grande envergure.
Dans cette situation, Benyamin Netanyahou, le premier ministre d’Israël, souligne régulièrement que son pays se prépare simultanément à une défense et une offensive. Son ministre de la défense, Yoav Gallant, joue un rôle clé dans ces préparatifs, effectuant de nombreuses inspections des forces militaires et affirmant que tout est prêt pour cette guerre. Cela certainement sans mentionner les deux autres points chauds qu’Israël doit gérer : le conflit qui perdure à Gaza, et le conflit interne entre le premier ministre et ceux chargés d’assurer la sécurité d’Israël, auquel Yoav Gallant est directement impliqué.
Les relations entre le Premier Ministre Benyamin Nétanyahou et certains hauts gradés de l’armée, dont Yoav Gallant et le chef d’état-major Herzi Halevi, en plus des leaders des agences de renseignements, Mossad et Shin Beth, sont de plus en plus tendues ces derniers mois. Ces tensions sont alimentées par deux débats centraux. Le premier concerne l’accord avec le Hamas à Gaza, soutenu par des négociations américaines, égyptiennes et qataries, qui propose une cessation progressive des hostilités en échange de la libération des cent quinze otages israéliens détenus à Gaza (un bon nombre d’entre eux, peut-être la moitié, étant décédés), contre des prisonniers palestiniens.
De plus, il y a un conflit souterrain concernant qui est responsable de l’échec qui a conduit à l’attaque violente du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023. Les deux conflits sont liés, selon les responsables israéliens, qui se sentent manipulés par le premier ministre, en insinuant que celui-ci joue un double jeu: prétendant vouloir négocier mais en fait amputant les efforts de négociations, tout en espérant que cela le dédouanera de toute responsabilité dans les événements du 7 octobre.