Suite à la décision de l’Algérie de retirer son ambassadeur en France fin juillet, les différends diplomatiques entre Paris et Alger pourraient-ils affecter le retour des immigrants sans papiers ? On se pose cette question depuis la rupture des relations bilatérales résultant de la lettre de Emmanuel Macron, président de la République Française, au roi marocain Mohammed VI, dans laquelle il exprime son soutien à la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental à l’occasion de son anniversaire de règne.
Anciennement sous le contrôle espagnol, la majorité du Sahara occidental est désormais contrôlée par le Maroc. Cependant, le Front Polisario, mouvement indépendantiste sahraoui, persiste à revendiquer le territoire, demandant un référendum pour l’autodétermination. Selon l’ONU, le Sahara occidental reste un « territoire non autonome ».
Selon une déclaration du 30 juillet du ministère des affaires étrangères algérien, le gouvernement français « viole le droit international (…) sans pleinement apprécier toutes les conséquences potentielles ». L’une de ces conséquences pourrait inclure l’arrêt des expulsions d’Algériens sans papiers. Une source policière, souhaitant rester anonyme, admet que le gouvernement algérien retarde actuellement l’octroi de laissez-passer consulaires.
Le laissez-passer consulaire est un document de voyage requis pour renvoyer un étranger dans son pays d’origine lorsqu’il n’a pas de passeport. Il doit être délivré par le pays d’origine qui doit reconnaître le sujet comme l’un de ses citoyens. Indispensable pour leur retour, il sert souvent d’outil de pression diplomatique.
En 2021, le premier ministre Jean Castex avait instauré une suspension des visas pour les pays du Maghreb suite à un faible taux d’attribution de laissez-passer consulaires par ces nations. Cela a provoqué une tension diplomatique qui s’est prolongée pendant une année. Est-ce que cela reprend actuellement? Moins de deux semaines après avoir suscité la colère d’Alger, la situation dans une vingtaine de centres de rétention administrative (CRA) reste toujours compliquée à analyser.
L’organisation Forum Réfugiés, qui opère dans sept CRA et offre une aide juridique et sociale aux individus retenus, a remarqué que « le consulat d’Algérie n’est plus présente au CRA de Nice depuis deux semaines », comme le note Assane Ndaw, le vice-directeur de l’organisation. En tout, l’organisation a répertorié sept expulsions d’Algériens à partir du 30 juillet, dans les autres CRA où elle se trouve.
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