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13 août 2024 23 h 09 min

« Trump critique foule aux meetings Harris 2024 »

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Donald Trump, qui diffuse ses opinions sur la plateforme Truth Social, a exprimé son soupçon le 10 août vers Kamala Haris. Il prétend que le candidat démocrate a manipulé les images de son arrivée à l’aéroport de Detroit, où elle a organisé un meeting avec Tim Walz. Selon l’ancien président américain, le lieu d’atterrissage était vide et Harris a utilisé l’intelligence artificielle pour montrer une grande foule de prétendus partisans qui n’étaient pas présents. C’est, selon Trump, un mode opératoire courant pour les démocrates pour remporter les élections, par la tromperie. Le républicain continue d’insister que Joe Biden lui a « volé » l’élection de novembre 2020. Il exige que la vice-présidente soit « disqualifiée » pour cette « image fausse », qu’il qualifie d' »ingérence électorale ».

Trump cite un militant de son camp, arguant qu’il n’y a pas de reflets de la foule sur le fuselage de l’appareil, ce qui constituerait une preuve de manipulation numérique. Cependant, une vidéo capturée par le directeur de campagne de Harris, ainsi que de nombreux reportages des médias américains locaux et nationaux, contredisent ce point de vue. Ils montrent clairement que les militants démocrates étaient situés dans un hangar éloigné du tarmac. Une reconstitution en 3D explique que, pris en photo de dos avec une longue focale, ils semblaient plus proches de l’avion qu’ils ne l’étaient réellement. En outre, étant donné que le fuselage de l’avion est cylindrique, il ne reflète qu’une image déformée à peine discernable. Trump a mal compris cet effet d’optique et l’a interprété comme un tour de passe-passe réalisé par l’IA.

En dépit de l’évidence d’un traitement HDR (plage dynamique élevée) sur une photo, Hany Farid, professeur d’informatique à l’université de Berkeley, précise qu’elle ne montre « aucune indication d’une fabrication assistée par l’intelligence artificielle (IA) ». Il déclare que c’est en réalité une image réelle d’une foule estimée à 15 000 personnes. Pourtant, le camp politique adverse reste sceptique malgré les affirmations du compte de campagne de Mme Harris.

Des supporters du candidat républicain ont exprimé leur soupçon et propagé leurs accusations de manipulation de photos sur les réseaux sociaux. Ils ont fourni des images agrandies et des cercles rouges pour montrer que certains visages ou éléments corporels dans une photo de rassemblement pourraient être le résultat d’une foule générée par IA.

Un proche de Trump a déclaré que « Kamala Harris est tellement impopulaire qu’ils doivent recourir à l’IA pour simuler des foules massives lors de ses rassemblements télévisés ». Une autre personne a rajouté: « Ces visages et ces mains semblent-ils réels pour vous? C’est de la supercherie. Tout est de la supercherie. »

La plupart de ces allégations s’appuient sur des détails agrandis à l’extrême, où l’on voit souvent des visages flous, voire déformés. Toutefois, l’explication est technique: après un certain niveau d’agrandissement, il n’y a tout simplement pas assez de pixels pour reproduire de manière précise des détails aussi fins qu’un visage.

L’inaptitude du zoom optique des smartphones modernes, y compris l’iPhone, est connue des utilisateurs. Faute de cela, ces appareils dépendent largement d’algorithmes pour accentuer les détails d’objets distants. Bien qu’ils soient efficaces de loin, ces algorithmes rendent fréquemment des aberrations lors de la visualisation en gros plan.

Donald Trump, le candidat républicain, continue de fanfaronner sur sa popularité malgré l’élan de la campagne de Kamala Harris. Cette dernière mène désormais dans les sondages dans plusieurs États swing, suscitant le scepticisme du milliardaire. Lors d’une conférence de presse le 8 août, Trump a déclaré qu’aucune autre personne n’avait jamais attiré de plus grandes foules que lui.

Il a aussi prétendu avoir rassemblé plus de personnes devant la Maison Blanche le 6 janvier 2021 que Martin Luther King lors de son discours emblématique « I have a dream » en 1963. Cependant, The Telegraph a rectifié en indiquant que la foule était en réalité environ cinq fois plus petite.

Il y a eu des incidents où des militants du parti démocrate ont partagé des images falsifiées. En mars, une image truquée représentant un rassemblement de Trump avec une foule amplifiée quatre fois a fait son apparition. Cela dit, ces exemples sont exceptionnels et exploitent non pas l’IA, mais des techniques ordinaires de duplication d’image pour fabriquer de faux sympathisants pro-Trump.

En parallèle, de véritables falsifications en faveur de Trump sont effectivement basées sur l’usage de l’intelligence artificielle. C’est le cas d’un deep fake récent (une fausse information générée algorithmiquement) que le média de lutte contre la désinformation, Newsguard, a attribué à la Russie. Dans ce deep fake, une voix imitant celle d’Obama affirmait que le Parti démocrate avait commandité une tentative d’assassinat contre Donald Trump.

De plus, Elijah Schaffer, un journaliste du média d’extrême droite The Gateway Pundit, a également pris du plaisir à diffuser une image d’un rassemblement de supporteurs de Trump, qui semble avoir été générée par l’intelligence artificielle.

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