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13 août 2024 22 h 06 min

« Springsteen: Fils du New Jersey, Route Glorieuse »

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Tous les épisodes de la série « Bruce Springsteen et les 40 ans de ‘Born in the USA' » sont disponibles ici. Être propulsé au statut de superstar à l’âge de trente-cinq ans est assez tardif, en particulier dans le monde du rock, qui idolâtre la jeunesse et ses icones disparues à l’âge de 27 ans. La raison de cette exception à la règle est assez évidente : avant l’ampleur de son succès avec l’album Born in the USA, paru en juin 1984, le parcours de Bruce Springsteen a connu plusieurs embûches. C’est une représentation du motif principal dans ses chansons : l’idéalisme et l’enthousiasme sont constamment confrontés aux différences entre le rêve et la réalité. Toutefois, le désespoir fait souvent place à l’espoir d’une résurrection.
Dans sa discographie, les albums dont les titres commencent par « Born » – Born to Run en 1975 et Born in the USA – signalent deux étapes majeures dans son chemin irrégulier vers la célébrité. Le début de son périple est le New Jersey, un petit état doté d’une population dense et situé à la périphérie de New York. Springsteen est né à Long Branch le 23 sept 1949 et a grandi à Freehold dans un environnement modeste, sa mère était secrétaire et son père, entre autres, conduisait des bus. Il a été élevé dans une famille catholique, une influence qui se reflète dans ses textes imprégnés d’un déterminisme à toute épreuve. Comme il l’a souvent souligné, ses textes ne se détachent pas du puissant cycle de « la damnation, rédemption, transcendance puis déchéance ».

Bruce enfant, est devenu adepte d’une autre foi après avoir été exposé à la danse d’Elvis Presley (1935-1977) grâce à l’émission « Ed Sullivan Show » en 1956. L’un de ses premiers titres était « If I Was the Priest » (« si j’étais le prêtre »), mais il a adopté le rock’n’roll comme sa philosophie et la Côte du New Jersey est devenue son sanctuaire. Plus de quarante stations balnéaires s’étendent le long de l’Océan Atlantique, avec des foires et des parcs d’attractions. Parmi ces lieux, se trouvent Atlantic City, le « Las Vegas » de la côte Est et surtout Asbury Park, réputé pour ses groupes de bar.

Un dilemme se présente très tôt pour le jeune Springsteen. En tant que guitariste, il désire se joindre à ce qu’il considère comme une communauté idéale : un groupe de rock. Dans les années 1960, il rejoint The Castiles, une des nombreuses incarnations du garage rock, réponse américaine aux Beatles, Stones et autres géants de la « British Invasion ». Par la suite, d’autres groupes comme le power trio Earth, Steel Mill, Dr Zoom & The Sonic Boom, The Sundance Blues Band suivront.

Cependant, un talent en écriture et composition musicale est en pleine évolution, et Springsteen doit accepter la responsabilité de son rôle principal. Ce fait n’a pas échappé à Mike Appel, un manager et producteur relativement méconnu rencontré en 1971. Appel, plein d’assurance s’est organisé pour obtenir à Springsteen une audition avec une légende de l’industrie musicale, John Hammond. Hammond, détecteur de talents pour Columbia records, est crédité pour la découverte de talents tels que Billie Holiday, Aretha Franklin et Bob Dylan.

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