Après son éviction du pouvoir suite à des protestations la semaine précédente, l’ancienne première ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina, a rompu son silence. Ayant dirigé son pays pendant quinze ans, elle s’est exprimée le mardi 13 août par le biais de son fils, Sajeeb Wazed, sur le réseau social X. Elle a demandé que ceux qui ont participé aux meurtres et vandalismes fassent l’objet d’une enquête approfondie.
Au cours des mois de juillet et d’août, plus de 300 personnes ont perdu la vie lors de manifestations visant à critiquer non seulement l’instauration d’un système de quotas pour l’accès aux postes du secteur public, mais aussi le gouvernement de Mme Hasina en général. Ces manifestations ont fait l’objet d’une répression sévère par la police et l’armée, avec certaines personnes accusant directement l’ancienne première ministre des décès. Un tribunal du Bangladesh a demandé mardi une enquête sur Mme Hasina ainsi que six hauts responsables de son gouvernement pour le meurtre d’un commerçant, tué lors des manifestations de juillet.
Sheikh Hasina, qui a été remplacée par le lauréat du Prix Nobel de la paix, Muhammad Yunus, lors d’une transition politique, a également appelé ses partisans à se rassembler à Dhaka, jeudi 15 août. Cette date marque une journée de deuil national au Bangladesh pour commémorer l’assassinat de son père, Sheikh Mujibur Rahman, ancien président du pays, et de plusieurs membres de sa famille lors d’un coup d’État en 1975.