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« Regardez, c’est mon Monde là. Ça s’affiche maintenant », déclare Marie-Hélène Richez, avec son bras gauche en écharpe. Elle utilise l’application Monde, qui est située au centre de l’écran de son téléphone portable. Avec sa seule main disponible, elle tapote l’écran deux fois pour vérifier : «Bien, il n’y a pas de diffusion en direct à l’heure actuelle». En d’autres termes, le site web du journal n’a pas de couverture en direct d’un événement sportif, qu’elle ne manquerait sous aucun prétexte. « J’ai récemment eu l’épaule cassée » indique cette globe-trotteuse de 75 ans tout en se dirigeant prudemment dans une petite rue de Brignoles (Var), où elle vit maintenant avec son mari. Elle poursuit : « Même à l’hôpital après la chute, j’ai réussi à ne pas louper la diffusion en direct ». Ainsi se dévoile Marie-Hélène Richez, fidèle inconditionnelle des directs sportifs.
Dans le milieu du sport, spécialement au « Kop d’Austerlitz », surnom donné aux directs sportifs du Monde, elle est connue par un pseudonyme différent : elle est « la Kopiste de toujours ». « Avant de choisir ce pseudonyme, j’en avais testé plusieurs autres » admet cette pétillante septuagénaire avec un sourire. « kopiste » est une référence à la fois aux « kop », qui désignent les sections où se rassemblent les supporters, et aux copistes, réputés pour leur lien avec l’écriture. « C’est une représentation précise de ce que je suis et ça incarne parfaitement votre diffusion en direct unique » conclut-elle.
Depuis plus d’une décennie et demie, l’équipe sportive du Monde s’efforce de forger une identité unique pour sa diffusion en direct de manifestations sportives, incorporant de façon inextricable commentaires spontanés, libre expression, expérimentations visuelles et interactions avec les lecteurs. Cette méthode a progressivement réussi à construire une communauté de passionnés assidus, dont les messages ponctuent les soirées et les pseudonymes deviennent familiers, tels que « Kopiste », « Drésienne », « Ovalie », « Anna à Berlin », et même les plus anciens comme « Tjsfaneetjassume », « Blanquette » ou « Goyave et pâté en croûte »…
Marie-Hélène Richez admet que le groupe fait figure de « famille singulière », appréciant non seulement l’information, mais aussi la dimension interactive des lives, qui permet le dialogue direct avec les journalistes et, à travers eux, avec les autres lecteurs. « À mon avis, il y a des personnes de tous les âges qui suivent ces lives », ajoute-t-elle. Selon elle, qui a découvert le format il y a quelques années, l’idée reçue voulant que seules les jeunes générations suivent les lives sportifs grâce à la technologie est erronée. Elle sourit malicieusement en interrogeant : « Vous pensiez que “Kopiste de tjrs” était plus jeune, n’est-ce pas ? ».
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