Elon Musk s’est autrefois auto-proclamé un « absolutiste de la liberté d’expression » lorsqu’il a acquis le réseau social Twitter pour une somme colossale de 44 milliards de dollars (équivalent à 40 milliards d’euros) en 2022. Après son acquisition, il renomma la plateforme en « X ». Musk, le créateur de Tesla et de SpaceX, voyait Twitter comme la plateforme numérique où les discussions essentielles pour l’avenir de l’humanité avaient lieu. Il prévoyait un lieu où même ses critiques les plus sévères étaient autorisées à s’exprimer, soulignant la valeur de la liberté d’expression.
Cependant, deux ans plus tard, Musk a remodelé ce réseau social devenu un outil puissant pour promouvoir ses opinions qui ont continué à dériver vers l’extrême droite. Le magnat s’est politisé, devenant un supporter financier et un promoteur de Donald Trump, qu’il a même interviewé sur son propre réseau, X, le 12 août dernier malgré des problèmes techniques liés à la transmission en direct. Il a aussi commencé à se disputer avec des gouvernements, ciblant sévèrement le Royaume-Uni et le Venezuela au début du mois d’août.
Elon Musk a lancé un appel le 9 août pour défendre la liberté d’expression au Royaume-Uni, critiquant les sentences britanniques pour incitation à la haine raciale comme une violation de la liberté de parole. En revanche, le cabinet de Keir Starmer reproche à la plateforme sociale d’encourager la désinformation et la diffusion de discours haineux, en plein milieu des troubles d’extrême droite qui ont suivi le meurtre de trois jeunes filles. Ce dernier a été incorrectement attribué à un migrant musulman quand le coupable est un adolescent né au Royaume-Uni de parents immigrés du Rwanda. Elon Musk avait notamment réactivé le compte de Tommy Robinson, un influent de l’extrême droite, sur X à la fin de 2023, qui contribuait à l’intensification de cette fausse rumeur. Surtout, le 4 août, dans un commentaire accompagnant une vidéo publiée par Robinson, Musk avait tweeté : « une guerre civile est inévitable ».
Par ailleurs, Musk s’est également retrouvé dans une querelle verbale avec le président vénézuélien, Nicolas Maduro, à qui il reproche la fraude électorale lors des dernières élections présidentielles. « Honte au dictateur Maduro », a tweeté Musk, se félicitant que X soit le premier réseau social au Venezuela. Maduro accuse Musk de diffuser un discours haineux et d’inciter les protestations contre lui. Il lui reproche d’être l’instrument d’une tentative de déstabilisation des États-Unis. Le 9 août, il a suspendu l’accès au réseau social. « X est fermé pour dix jours ! Elon Musk est hors jeu ! », a déclaré Maduro, l’accusant également d’être « l’incarnation de l’idéologie fasciste, antinaturelle et antisociale ». Étonnamment, ces deux gouvernements opposés, l’un centriste travailliste et l’autre dictateur d’extrême-gauche, sont confrontés à la même opposition.
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