Le soir du jeudi 8 août, à 21h30, la première patrouille nocturne de l’armée a débuté pour garantir la sûreté du golf national de Guyancourt (Yvelines) pendant les épreuves de golf des Jeux olympiques, qui se tiendront jusqu’au 10 août. Le Colonel Vincent Flore, à la tête du 4e régiment de chasseurs de Gap, a été désigné par Laurent Nuñez, le préfet de police de Paris, pour assurer la sécurité non seulement du golf national durant les nuits, mais également du vélodrome national, du stadium BMX de Montigny-le-Bretonneux (Yvelines) ainsi que de la colline d’Elancourt.
Dans ses quartiers temporaires au camp de Satory, situé à Versailles, l’officier a rappelé que la menace terroriste est réelle, tout comme l’opposition particulière que suscite le Golf national. En effet, au cours de la nuit en juillet 2023, des militants pour l’environnement ont profité de l’obscurité pour vandaliser le golf de Vieille-Toulouse (Haute-Garonne), protestant contre l’utilisation d’eau pour de soi-disant « activités de luxe, non essentielles ». Vu son périmètre d’environ 8 kilomètres et ses environs ruraux, les militaires perçoivent le site de Guyancourt comme étant spécialement exposé aux intrusions.
Afin de parer aux potentielles intrusions, un avant-poste a été installé sur un grand espace de stationnement privé, situé directement à côté du golf. Sur le sol goudronné, une rangée de cinq quads s’est mise à patrouiller. « Nous avons mis en place des opérations à plusieurs capteurs, adaptées aux zones boisées et aux étendues de champs, où nous patrouillerons en pleine nuit. Cette stratégie nous permet de nous détacher des voies habituelles et d’explorer le tout-terrain, facilitant donc la couverture rapide d’une zone importante », a précisé le capitaine Florent, qui supervise l’opération.
Aux confins de la forêt, enveloppée par l’ombre du crépuscule, la troupe tombe sur une patrouille à pied. Armée de jumelles nocturnes, elle possède un atout extra : Rispy, un malinois âgé de 5 ans. « Concernant la menace contestataire, nous ne sommes pas là pour neutraliser », insiste le colonel Flore, résumant l’attitude de ses soldats en une double mission : « Dissuader l’adversaire, rassurer la population ».
« Large spectre de mission »
Après avoir parcouru la forêt, les quads s’engagent dans les champs, soulevant un nuage de poussière épais. La nuit est tombée, cinq paires de phares se dirigent vers une lumière flottant à une quarantaine de mètres de la terre. En dessous, un petit groupe se réunit autour d’un téléopérateur. Assis sur une chaise de camping, le brigadier Owon, du 61ème régiment d’artillerie, a les yeux rivés sur une tablette posée sur ses genoux. Il contrôle la lumière, un drone NX70, connecté à une batterie terrestre.
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