Après une semaine d’arrêt, la police du Bangladesh a recommencé à patrouiller dans la capitale, Dacca, le lundi 12 août. Face à une possible rétribution, les forces policières, accusées d’avoir joué un rôle controversé dans la brutale oppression des protestations contre le gouvernement, avaient quitté les rues de la mégalopole de vingt millions d’habitants alors que l’armée prenait les rênes du pays et que l’ancienne Première ministre Sheikh Hasina s’enfuyait à l’étranger, démissionnant après quinze ans de règne.
Les forces de sécurité avaient promis de reprendre leurs fonctions dès que la sécurité de leurs membres serait assurée. Elles ont accepté de revenir au travail après des pourparlers nocturnes avec le gouvernement intérimaire dirigé par le lauréat du Prix Nobel de la paix, Muhammad Yunus.
La police a été condamnée pour avoir mené la violente répression des manifestations antigouvernementales, au cours desquelles plus de 450 personnes, dont quarante-deux agents, ont perdu la vie.
Les protestations, organisées par des étudiants contre le gouvernement de Sheikh Hasina, étaient majoritairement pacifiques avant l’intervention brutale de la police. Environ 450 des 600 postes de police du pays ont été brûlés ou vandalisés lors de ces agressions selon le syndicat de la police nationale. Plusieurs ont rouvert à la fin de la semaine dernière sous protection militaire, une institution qui a été grandement respectée pour avoir refusé de prendre part à la répression.
En l’absence de la police, les étudiants qui dirigeaient les manifestations se sont portés volontaires pour restaurer l’ordre après des actes de pillage et d’attaques de représailles qui ont eu lieu après la fuite de Mme Hasina.
De multiples reports ont signalé des actes de violence envers des maisons, des sanctuaires et des entreprises appartenant à la communauté hindoue suite au départ de Mme Hasina pour l’Inde. Cette communauté religieuse, qui est la plus largement représentée dans ce pays sud-asiatique de 170 millions d’habitants majoritairement musulmans, est vue comme un soutien solide à la Ligue Awami, le parti de Mme Hasina.
Les dirigeants du Jamaat – le plus vaste parti islamique du Bangladesh – ont affirmé qu’ils organiseraient une réunion avec des représentants de la communauté hindoue et d’autres minorités pour tenter de réduire les tensions ce lundi. Le ministre de l’intérieur, Sakhawat Hossain, a annoncé le même jour que l’administration provisoire ne projetait pas d’interdire la Ligue Awami.
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