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12 août 2024 12 h 12 min

« Guerre Ukraine: Évacuation Belgorod suite Incursion Ukrainienne »

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Découvrez l’ensemble de nos contenus, évaluations et histoires liées au conflit qui sévit en Ukraine. Ces explorations journalistiques, les explications et analyses du « Monde » sont à votre disposition. Suite à l’intrusion de la force militaire de l’Ukraine en Russie, Volodymyr Zelensky admet un « transfert de la guerre sur le sol de l’attaquant ».

Mykhaïlo Fedorov, le ministre ukrainien, souligne : « Dans une guerre asymétrique, l’exploitation d’outils auxquels l’adversaire ne s’attend pas est primordiale. » La tentative audacieuse de l’Ukraine en Russie présente des enjeux majeurs pour Kiev. Face aux Jeux Olympiques de 2024, les sportifs ukrainiens affrontent l’ombre de la guerre qui plane derrière leurs exploits. Les complexités d’un conflit d’attrition en Ukraine demeurent incertaines.

Réponses à vos questionnements les plus courants: Comment fonctionnent les drones dans les stratégies de Moscou et Kiev? Depuis quelques temps, la guerre des drones entre la Russie et l’Ukraine a atteint une intensité sans précédent. Un rapport dévoilé en mai 2023 par un groupe de réflexion britannique spécialisé en défense révèle que les Ukrainiens perdent environ 10 000 drones chaque mois sur le terrain de guerre, soit plus de 300 drones par jour. Pour contextualiser, l’arsenal de l’armée française contient légèrement au-dessus de 3 000 drones.

Principalement, les Ukrainiens et les Russes emploient des UAV (véhicules aériens sans pilote) civils, économiques et facilement accessibles. Les drones aident à la surveillance du terrain de guerre et au guidage des soldats ou des tirs d’artillerie. Certains sont également modifiés pour transporter de petites charges explosives, qui sont par la suite déposées sur des tranchées ou des véhicules blindés.

Drones-kamikazes, bien qu’en moindre nombre, jouent un rôle crucial dans les combats. Ces UAV, équipés d’explosifs, sont déployés au-delà des frontières de bataille sans mission pré-assignée. Les drones russes Lancet-3 et les Shahed-136 iraniens sont utilisés par Moscou. En l’absence de marine respectable, l’Ukraine réplique avec des véhicules navals non pilotés, de petits kayaks télécommandés empaquetés avec des explosifs (450 kilos de TNT).

Reconnaissant l’importance cruciale des drones dans leurs opérations militaires, les Ukrainiens et les Russes se sont arrangés pour fournir des drones à leurs troupes de maniere continue. Ils le font non seulement en achetant des drones civils en quantité sur le marché, mais aussi en établissant leurs propres capacités de production. L’industrie nationale ukrainienne, qui hésitait à ses débuts lors de la guerre du Donbass qui a commencé il y a dix ans, a depuis pris de l’ampleur. Fin août, le ministre ukrainien de la transformation numérique a révélé que une copie du drone russe Lancet avait été fabriquée et sera bientôt lancée sous le nom de Peroun, le dieu slave de la foudre et du tonnerre.

La Russie, affectée par les sanctions de l’Occident qui limitent son accès aux composants électroniques, souffre davantage. Mais selon les agences de renseignement américaines, Moscou aurait commencé à construire une usine dans la zone économique spéciale d’Alabouga pour produire des drones-kamikazes de conception iranienne, comme les Shahed-136.

Qu’en est-il des réserves de missiles russes ?

Il est extrêmement difficile, sinon impossible, de déterminer le niveau actuel des stocks de missiles de l’armée russe. Les agences de renseignement ukrainiennes communiquent régulièrement sur ce sujet, mais leurs informations sont discutables.

Andri Ioussov, un représentant de la direction générale du renseignement du ministère de la défense (GUR), a annoncé selon Liga.net que l’arsenal russe précédant la guerre comptait environ 2 300 missiles balistiques et de croisière, un chiffre qui a diminué à plus de 900 au début de cette année. Ce total inclut aussi une dizaine de milliers de missiles S-300 de défense aérienne, capables d’atteindre une cible jusqu’à 120 kilomètres, ainsi qu’un grand nombre de S-400, une version plus récente avec une portée triplée. Vadym Skibitsky, le deuxième en commandement au GUR, a mentionné en août le nombre de 585 missiles qui ont une portée de plus de 500 kilomètres.

Quant à la capacité de production de missiles, des experts estiment qu’elle a augmenté pour atteindre environ une centaine de missiles balistiques et de croisière par mois. Le GUR a évalué cette production à 115 unités en octobre.

En outre, la Russie aurait également obtenu des missiles à courte portée de l’Iran et de la Corée du Nord et continuerait d’en acheter. À en croire Reuters, citant plusieurs sources iraniennes, environ 400 missiles iraniens de la série Fateh-110 (portée de 300 à 700 kilomètres) lui auraient été livrés à partir de janvier, date à laquelle un accord aurait été conclu. Le nombre de missiles nord-coréens que la Russie a acquis reste inconnu, cependant, 24 ont été lancés en Ukraine entre le 30 décembre 2023 et le 7 février 2024, indique le procureur général, Andriy Kostin. Les débris et les trajectoires analysées par les experts suggèrent qu’il s’agirait probablement de KN-23 et KN-24, avec une portée approximative de 400 kilomètres.

Et en ce qui concerne les avions de combat F-16?

En réponse à une requête de longue date du président ukrainien, les États-Unis ont approuvé, en août 2023, le transfert des avions de combat F-16 à l’Ukraine. Bien qu’un parc potentiel de plus de 300 F-16 existe dans neuf pays européens – y compris la Belgique, le Danemark, la Grèce, les Pays-Bas et le Portugal, tous ne sont pas capables de céder ces avions en un instant.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, avait évoqué le nombre de 42 F-16 offerts par les pays de l’Ouest à Kiev, mais cette assertion n’a pas été vérifiée. Le Danemark en a promis 19, avec les six premiers qui ne seront pas livrés avant la fin de 2023, huit supplémentaires en 2024 et les cinq derniers en 2025, selon la Première ministre danoise, Mette Frederiksen. Les Pays-Bas, qui ont également offert des avions, possèdent 42 unités, mais n’ont pas indiqué combien ils prévoient de céder.

De plus, les pilotes ukrainiens doivent être formés à l’utilisation de ces avions de combat américains. Onze pays alliés de Kiev se sont proposés pour former les pilotes. Selon l’OTAN, les militaires ukrainiens seraient prêts à utiliser les avions en situation de combat au début de 2024, tandis que d’autres experts prévoient plutôt l’été de la même année.

On se demande quel soutien militaire ses alliés apportent à Kiev?

Deux ans après l’escalade de la guerre, l’engagement de l’Occident envers Kiev semble fléchir. Le rapport le plus récent de l’Institut de Kiel, publié en février 2024, indique une diminution des assistances nouvellement initiées d’août 2023 à janvier 2024 comparativement à la même époque de l’année d’avant. Ce constat pourrait se confirmer étant donné le mal que le Sénat des États-Unis a eu à approuver des aides et le labeur de l’Union européenne (UE) à adopter un soutien de 50 milliards le 1er février 2024, à cause du veto hongrois. Il est important de souligner que ces deux aides ne sont pas encore prises en compte dans le dernier bilan de l’Institut de Kiel, qui ne va que jusqu’à janvier 2024.

Les statistiques de l’Institut allemand dévoilent qu’il y a de moins en moins de donateurs, et que ceux qu’il reste sont principalement aux États-Unis, en Allemagne et dans les pays du nord et de l’est de l’Europe. Ces nations continuent de promettre une haute assistance financière et des armements modernes. Au total, depuis février 2022, les pays qui appuient Kiev se sont engagés à donner au moins 276 milliards d’euros en aide militaire, financière ou humanitaire.

En chiffres absolus, les pays les plus prospères sont les plus généreux. Les États-Unis sont de loin en tête avec plus de 75 milliards d’euros d’aide, dont 46.3 milliards en matériel militaire. Les nations de l’UE, quant à elles, ont promis des aides bilatérales (64.86 milliards d’euros) et des aides mutuelles provenant du fonds de l’UE (93.25 milliards d’euros), pour un total de 158.1 milliards d’euros.

Lors de la comparaison des dons par rapport au produit intérieur brut (PIB) de chaque pays donateur, le classement se modifie. Les États-Unis tombent au vingtième position avec 0,32% de leur PIB, derrière les nations bordant l’Ukraine et de anciennes républiques soviétiques alliées. L’Estonie est en tête avec 3,55% de son PIB dédié aux aides, suivie par le Danemark (2,41%) et la Norvège (1,72%). Les deux dernières positions du top 5 sont occupées par la Lituanie (1,54%) et la Lettonie (1,15%). Les trois pays baltes, qui ont des frontières avec la Russie ou son partenaire, la Biélorussie, figurent parmi les donateurs les plus généreux depuis le début du conflit.

En matière de pourcentage du PIB, la France arrive à la vingt-septième position, ayant consacré 0,07% de son PIB, juste après la Grèce (0,09%). L’assistance offerte par la France a connu une baisse constante depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie – la France se situait au vingt-quatrième rang en avril 2023, et treizième en été 2022.

Que pouvons-nous dire de plus sur les tensions à la frontière entre l’Ukraine et la Pologne?

Au cours des derniers mois, le désaccord entre l’Ukraine et la Pologne s’est intensifié. Le point de contentieux est le transit de grains venant de l’Ukraine. Au printemps 2022, la Commission européenne a instauré des « voies de solidarité » afin d’aider l’exportation et la vente de produits agricoles ukrainiens vers l’Afrique et le Moyen-Orient, et ce, sans taxes douanières. Néanmoins, « depuis le démarrage du conflit, presque 50% des grains ukrainiens sont transférés ou terminent leur trajet dans l’Union européenne (UE) », d’après la Fondation Farm, un groupe de discussion axé sur les problèmes agricoles mondiaux. De plus, ces grains sont vendus à un prix beaucoup plus bas que le blé cultivé en UE, en particulier dans les pays de l’Europe centrale.

La Pologne, la Bulgarie, la Hongrie, la Roumanie et la Slovaquie ont justifié que ces grains déstabilisent leurs marchés locaux et par conséquent, nuisent aux revenus de leurs agriculteurs, ces pays ont donc bloqué leurs importations de manière unilatérale en avril 2023. Un embargo que Bruxelles a toléré, à condition qu’il ne perturbe pas le transit vers d’autres nations et qu’il ne dure que quatre mois. Varsovie, croyant que l’enjeu de fond n’a pas été abordé, a choisi de ne pas rouvrir sa frontière aux grains ukrainiens à la fin de l’été, tandis que Bruxelles pensait que l’embargo n’était plus justifié étant donné que leurs analyses démontraient qu’il n’y avait plus de distorsions des marchés nationaux pour les grains.

Les agriculteurs de Pologne ferment activement la frontière polono-ukrainienne pour empêcher la pénétration des camions en provenance d’Ukraine. Ils réclament un « embargo total » sur les biens alimentaires et agricoles ukrainiens, en déplorant leurs coûts croissants de production avec leurs installations de stockage debordées et les prix diminuant. Le dirigeant ukrainien, dès le début de 2024, a dépeint le siège de la frontière polonaise comme une preuve de « l’affaiblissement de la solidarité » envers son pays et appelé à des discussions avec la Pologne. Il a également exprimé que « seule Moscou se réjouissait » de ces conflits, tout en condamnant « l’apparition de slogans singulièrement favorables à Poutine ».