Voici une sélection de chansons à réécouter cet été, comprenant certains grands classiques de la musique. Vous y trouverez une douce mélodie de bossa brésilienne sortie en 1965, une chanson de 2018 du rappeur Childish Gambino pour souligner l’urgence écologique, et un tube new wave pop de 1984 du batteur et chanteur des Eagles, entouré de mystère dans ses paroles nostalgiques. Parmi ces perles, redécouvrez « Samba de Verao » par Marcos Valle et Paulo Sergio Valle.
Avant l’instauration de la dictature au Brésil suite au coup d’Etat militaire en 1964, les frères Valle avaient abandonné leurs activités de surf et de plage dans le quartier chic de Rio de Janeiro pour se consacrer à l’écriture de chansons. Dans un décor enchanteur où le soleil brille, les oiseaux chantent et les filles font tourner les têtes des garçons, ils trouvent l’inspiration pour créer une douce bossa-nova. Cette atmosphère est le terreau fertile pour ces airs sensuels typiques de ce style musical inventé par Joao Gilberto, Antonio Carlos « Tom » Jobim et Vinicius de Moraes. Cette musique aura une influence considérable bien au-delà des frontières du Brésil.
« Samba de Verao (« Samba d’été ») voit le jour, révélant une mélodie douce qui commence avec la voix et la guitare, et qui s’enrichit progressivement d’autres instruments tels que l’orgue, la batterie, les percussions, un solo de trompette, et bien plus encore. Cette bossa-nova deviendra l’un des classiques par excellence du genre, tout comme Garota de Ipanema (The Girl From Ipanema), créée en 1962 par Antonio Carlos Jobim (musique) et Vinicius de Moraes (texte).
Samba de Verao est une œuvre emblématique de la bossa-nova, dont les adeptes reconnaissent la samba comme assise fondamentale de leur style, tout en la réinventant rythmiquement. La chanson, composée et interprétée par Marcos Valle et dont les paroles ont été écrites par Paulo Sergio Valle, raconte l’émoi amoureux d’un jeune homme devant une éblouissante beauté. Celle-ci, au moment où elle passe devant lui, lui jette un regard furtif. Fasciné par ses yeux dans lesquels il voit la mer, il la regarde s’éloigner en se demandant si elle se retournera ou non. Elle ne le fait pas, et le jeune homme se retrouve submergé par le doute : aurait-il dû la rappeler ? Aurait-il dû lui déclarer l’amour qu’il ressent ?
Marcos Valle a raconté, lors d’une entrevue accordée en 2017 au journaliste américain Marc Myers, qu’il avait 21 ans lorsqu’il a coécrit Samba de Verao avec son frère Paulo. Il a déclaré qu’à cette époque, il écoutait principalement de la bossa-nova, notamment des artistes tels qu’Antonio Carlos Jobim, Roberto Menescal et Carlos Lyra. Selon lui, Samba de Verao capture parfaitement l’atmosphère de Rio à cette période. Il confie qu’ils vivaient près de la plage et qu’ils étaient tous deux passionnés de surf. L’émotion du surf, les filles, tout cela se reflète dans leur vision romantique de Rio. »
Il reste encore 71,15% de cet article à parcourir. Seuls les abonnés peuvent accéder à la suite.