Le lundi 12 août, l’appel pour un cessez-le-feu dans la bande de Gaza s’est intensifié à l’échelle mondiale. C’est un conflit qui dure depuis plus de dix mois entre Israël et le Hamas. D’après les chiffres du ministère de la santé du gouvernement du Hamas, depuis le 7 octobre, près de 39 897 Palestiniens ont perdu la vie. Tandis qu’Israël a déploré la mort de 1 198 personnes au cours des onze mois de la guerre, selon les informations de l’Agence France-Presse (AFP) qui se base sur des sources officielles israéliennes.
L’Allemagne, le Royaume-Uni et la France s’accordent à dire que le temps manque pour négocier un armistice dans la région assiégée. Selon un communiqué commun de ces trois pays, « il est impératif d’arrêter les combats immédiatement ». Ils ont également demandé la libération des otages pris en captivité dans le territoire palestinien depuis le 7 octobre.
Suite à ces déclarations, le Hamas a émis une requête dimanche pour l’application du plan en trois étapes essentiellement proposé par Joe Biden, le président américain, en mai dernier, visant à instaurer un cessez-le-feu à Gaza, plutôt que de continuer les négociations ou d’élaborer de nouvelles propositions.
Selon les trois grandes capitales européennes, « aucun pays ou nation ne tirerait profit d’une escalade supplémentaire au Moyen-Orient ». De plus, elles incitent « l’Iran et ses alliés à refréner toute attaque qui risquerait d’accroître encore les tensions régionales et de mettre en péril les chances d’un cessez-le-feu et de la libération des otages ».
Enfin, des autorités gazaouies ont signalé avoir identifié 75 victimes suite au bombardement d’une école à Gaza.
Le porte-parole de la défense civile, Mahmoud Bassal, a déclaré à l’AFP que 93 individus, dont onze enfants et six femmes, ont perdu leur vie lors d’attaques israéliennes sur une école de Gaza qui servait de refuge à près de 250 personnes déplacées, le samedi 10 août. Il a expliqué que, parmi les victimes, 75 ont été identifiées et que leurs noms sont connus, mais que certains corps ont été irrémédiablement mutilés ou brûlés lors de l’intense bombardement et restent donc non identifiés.
Ce décompte des victimes a été confirmé par le Dr Amjad Alioua, un médecin urgentiste à l’hôpital Al-Ahly qui a accueilli les victimes de l’attaque. Le Dr. Alioua a ajouté que certains corps n’avaient pas encore pu être identifiés car trop endommagés et que certains parents avaient été contraints de fuir vers le sud et n’étaient pas en mesure de reconnaître leurs proches.
L’armée israélienne a également communiqué lundi, affirmant avoir identifié 31 combattants du Hamas et du Jihad islamique parmi les victimes de son attaque du samedi sur l’école Al-Tabi’een ; toutefois, ces informations ne peuvent être vérifiées de manière indépendante.
Dans un développement séparé, le Hezbollah a déclaré dans une annonce faite entre dimanche et lundi avoir envoyé des roquettes vers le nord d’Israël. Cette attaque est survenue après que des frappes israéliennes au sud du Liban aient causé la mort de trois combattants du groupe et blessé 12 autres.
Selon une source proche du Hezbollah, deux membres du groupe ont été tués lors d’une attaque de drone le dimanche à Taybeh, proche de la frontière israélienne. Le troisième décès, un combattant du Hezbollah, aurait été victime d’une attaque menée il y a quelques jours à Beit Lif, au sud, selon le groupe. Le ministère de la santé libanais reporte que ce combattant est décédé de ses blessures ce dimanche.
Le même ministère mentionne également qu’un Libanais et onze Syriens ont été blessés, dont deux gravement – un bébé et un enfant – à la suite d’une attaque israélienne ciblant Maaroub, situé à proximité de Derdghaiya.
Ces affrontements presque journaliers entre les forces israéliennes et le groupe soutenu par l’Iran sont devenus plus intensifs depuis l’assassinat du chef militaire du mouvement libanais, revendiqué par Israël. Ismaïl Haniyeh, le chef du Hamas palestinien, a également été tué à Téhéran peu de temps après, une action attribuée à Israël.
En représailles, le Hezbollah a lancé des rafales de roquettes Katioucha en direction du nouveau quartier général de la 146ème division de l’armée israélienne, à Jaatoun.
L’armée israélienne, de son côté, rapporte que « 30 projectiles ont été tirés depuis le Liban sur la région de Kabri ». Plusieurs ont atterri dans des zones dégagées, sans faire de blessé. Elle déclare avoir précédemment « visé un groupe terroriste du Hezbollah dans la région de Taybeh », et « un bâtiment militaire dans la région de Derdghaiya ». Elle conclut en disant que « des explosions consécutives à l’attaque indiquent la présence d’armes à l’intérieur du bâtiment ».
D’après les chiffres de l’AFP, les violences des dix derniers mois au Liban ont causé au minimum 565 décès, comprenant majoritairement des combattants du Hezbollah mais aussi au moins 116 civils.
Dans un appel téléphonique, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a insisté auprès du président iranien Massoud Pezeshkian, lui demandant de « faire tout son possible pour empêcher une escalade militaire » au Moyen-Orient, révèle un communiqué publié à Berlin. Scholz a rappelé qu’il était temps de conclure un accord de cessez-le-feu et de libérer les otages dans la bande de Gaza, pour ensuite le mettre en action immédiatement afin de désamorcer les tensions dans la région.
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