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12 août 2024 23 h 11 min

47 000 Morts Européens par Chaleur 2023

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La vague de chaleur revient sur le sol français. Lundi 12 août marque le sommet de la seconde phase estivale de hausse des températures, incitant Météo France à mettre quarante départements en niveau d’alerte orange et à conseiller aux habitants de se prémunir contre les potentielles hyperthermies ou insolations. Bien que ce retour de canicule ne soit pas particulièrement remarquable en termes d’intensité ou de durée, les saisons estivales passées ont clairement établi que toute élévation prolongée des températures cause souvent des décès, particulièrement chez les individus âgés.

Selon une recherche parue lundi dans la revue Nature Medecine, entre Juin et Septembre 2023, la chaleur estive en Europe a entraîné la mort de 47 312 individus. Ce chiffre signifie que 2023 se classe comme la deuxième année la plus meurtrière depuis 2015, étant donné que près de 62 000 personnes ont succombé à la chaleur lors des canicules survenues en été 2022. Bien que l’été 2023 détienne le triste record d’être l’été le plus chaud jamais enregistré à l’échelle mondiale, il ne classe que cinquième en Europe, où l’été 2022 est toujours considéré à ce jour comme celui ayant connu les canicules les plus sévères. « La mortalité de 57,5% en 2023 attribuée à la chaleur est du fait de deux périodes de canicule, une de mi-juillet, du 10 au 23, et une de fin août, du 14 au 27, » déclare Elisa Gallo, une chercheuse postdoctorale italienne à l’Institut de Barcelone pour la santé mondiale (ISGlobal) et principale auteure de l’étude.

L’équipe de recherche de l’ISGlobal a effectué une analyse sur une population de 543 millions d’habitants répartis dans 35 pays européens. Ils ont remarqué que les décès dus à la chaleur sont plus courants dans le sud de l’Europe, notamment en Grèce, avec 393 morts par million d’habitants, en Bulgarie (229 morts) et en Italie (209 morts). En France, les canicules ont entraîné plus de 5000 décès en 2023 et près de 7000 en 2022, selon Santé publique France. Cela représente un taux de mortalité entre 70 et 100 décès par million d’habitants.

Les personnes âgées, surtout celles de plus de 80 ans, et les femmes sont les plus vulnérables. Ces deux groupes sont connus pour transpirer moins, qui est le principal mode de régulation de la température corporelle par évacuation de la chaleur musculaire.

Cependant, l’augmentation des décès due à la hausse des températures n’est pas inévitable, malgré les effets du réchauffement climatique. L’étude a examiné ce qui se serait passé si les températures estivales de 2023 avaient eu lieu au début du siècle, en 2000-2004, une période marquée par la canicule extrême de 2003. Selon le scénario, en cas de répétition de telles températures, le nombre de décès aurait augmenté de 80% au sein de la population générale, et aurait doublé chez les personnes de plus de 80 ans. Ces chiffres illustrent l’effet bénéfique des mesures d’adaptation mises en place depuis vingt ans et de l’éveil des autorités sanitaires à la suite de la tragédie de 2003, où plus de 15 000 personnes sont mortes en deux semaines en France.

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