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« Les festivités explosives des vacances de la diaspora en Tunisie »

La signalisation « Bienvenue à Hassi Jerbi » accueille les visiteurs en entrant dans la fameuse grève de la ville de Zarzis, souvent considérée localement comme « la plage la plus attrayante du pays ». Comment pourrait-on contester ce titre attribué par les résidents de cette ville tunisienne du sud-est, située à seulement quelques kilomètres? Du côté de la mer, c’est une image digne d’une carte postale. Les petits s’émoussent dans un océan cyan clair et translucide. Les familles se rassemblent sur le fin sable doré à l’ombre des parasols, discutent ou jouent aux jeux de cartes, tout en observant les Jet-Ski, les bateaux, et leurs tubes tractés, une manière de se détendre pendant ces fortes journées d’août. Vers l’intérieur des terres, une immense zone de sable et de sel, qui réfléchit les rayons du soleil, se transforme en un vaste terrain de jeux pour les enthousiastes de mécanique.

À l’horizon, on peut voir des silhouettes de motocross dévaler à toute vitesse. Deux d’entre eux viennent de se garer. Ahmed Attia, 23 ans, descend de sa moto. « Je vais te le dire clairement : Zarzis est la capitale tunisienne de la moto, » explique-t-il, sa voix presque étouffée par le grondement du moteur et son visage brillant de sueur, « Il n’y a pas une seule famille ici qui n’en possède pas une ». Adam, son ami qui préfère garder son nom de famille anonyme, ajoute : « Nous avons grandi avec un guidon entre nos mains. »

Les deux jeunes hommes basés en région parisienne se livrent couramment à leur activité sportive favorite. Adam se plaint de l’intervention inopportune de la police en France lorsqu’ils font de la moto, constatant une application moins rigoureuse du code de la route par-delà la Méditerranée. Ils jouissent de l’indulgence des autorités locales, tout en respectant certaines consignes tacites. Il s’abstient d’aller vers la plage Sonia ou le centre-ville car ces lieux sont densément peuplés. C’est dangereux et il y a souvent des accidents. D’ailleurs, son camarade Hicham, âgé de 20 ans, le sait bien. Hicham, le bras bandé, a fait une chute pendant un wheeling, se disloquant un os. Malgré les railleries de ses amis, il reste impassible et promet de continuer à conduire malgré sa blessure.

Zarzis, chaque année, est gagnée par l’arrivée fracassante des motos de ces amis bi-nationaux dont les parents sont pour la plupart originaires de Tunisie. Environ 1,8 million de Tunisiens résident à l’étranger selon l’Office des Tunisiens de l’étranger (OTE), près de la moitié vivent en France. Quand l’été arrive, ceux qui ont la possibilité de le faire reviennent en Tunisie pour voir leurs familles ou se détendre. Zarzis est l’une des villes où ce phénomène estival est très perceptible.

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