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11 août 2024 21 h 08 min

Effondrement décharge en Ouganda: 19 morts

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Le désastre provoqué par l’écroulement d’un grand dépotoir le samedi dans la capitale de l’Ouganda, Kampala, a causé la mort de 19 personnes, y compris cinq enfants, selon le bilan revu à la hausse le dimanche 11 août. Les autorités ont été critiquées pour leur négligence.

Erias Lukwago, le maire de Kampala, avait informé l’Agence France-Presse (AFP) le samedi que le dépotoir de Kiteezi, situé dans un secteur de la capitale au nord et occupant une superficie de 14 hectares, était sur le point de déborder. « C’était inévitable, c’est une catastrophe », a-t-il indiqué.

Suite à cet éboulement, qui a été déclenché par de fortes pluies tôt le samedi matin, des montagnes de déchets ont enseveli des maisons, des gens et des bêtes d’élevage, rapportent les médias locaux.

Yoweri Museveni, le président ougandais, a révélé qu’il a demandé l’intervention des forces spéciales de l’armée pour aider à la recherche des survivants. Il s’est interrogé sur qui avait permis à des personnes d’habiter près de « ce tas potentiellement toxique et dangereux ».

Yasin Ndide, le commissaire du quartier, a dit à l’AFP après avoir inspecté le site du désastre que le nombre de morts est maintenant de 19, incluant cinq enfants. « Les efforts de sauvetage continuent, mais il y a peu d’espoir de trouver d’autres survivants », a-t-il déclaré, tout en mentionnant que les autorités mettaient en place des abris provisoires pour les personnes affectées par le désastre.

M. Ndide a reproché aux résidents du quartier leur « intrusion » sur le dépotoir, où ils ont pratiqué des ouvertures dans la clôture et se sont installés sur le site.

Précédemment, Patrick Onyango, représentant des forces de l’ordre de Kampala, avait annoncé que 14 individus avaient été sauvés. « Nous persistons dans nos efforts de secours jusqu’à ce que nous soyons certains qu’il n’y ait plus aucune personne piégée » sous les déchets, avait confirmé M. Onyango.
« D’après nos calculs, près de mille personnes ont dû se relocaliser suite à cet incident et nous coopérons actuellement avec d’autres entités gouvernementales et des dirigeants de la communauté pour envisager des solutions pour ceux affectés », partageait-il.
Le maire de Kampala partageait ses inquiétudes à l’AFP dimanche : « Il est probable que beaucoup plus d’individus soient piégés sous le tas » de détritus. Il dénonçait un « catastrophe nationale », mettant le blâme sur des bureaucrates corrompus pour avoir siphonné les fonds qui auraient dû être dédiés à la gestion de ce dépôt.

« Situation d’urgence nationale »

Dans une notification publiée sur X, le Chef de l’Etat, Museveni, a fait savoir qu’il avait ordonné le versement de cinq millions de shillings ougandais (1 230 euros) aux familles de chaque victime, et un million de shillings (246 euros) pour chaque blessé.

Il a aussi demandé la mise en place d’une enquête pour déterminer comment des personnes avaient pu obtenir l’autorisation de résider à proximité d’un site si périlleux, et a demandé que tous ceux résidant dans la « zone à risques » soient relocalisés.

Des engins de terrassement continuaient de déblayer le monceau de déchets dimanche. Une foule de riverains observait les opérations, dont certains, désemparés, poussaient des lamentations.

Débutant l’année, M. Lukwago avait alerté sur le danger sanitaire que couraient les individus qui travaillaient et vivaient près du lieu d’accumulation de déchets de Kiteezi, en raison de l’excessive quantité d’ordures. Le site, selon lui, n’était pas entretenu, ce qui élevait la situation au niveau d’une crise nationale nécessitant l’intervention du parlement et du gouvernement central.

La décharge, érigée en 1996, est le point de chute de la majorité des déchets collectés dans la ville de Kampala. D’après M. Lukwago, le site reçoit près de 1500 tonnes d’ordures quotidiennement.

Des pluies abondantes ont récemment touché plusieurs zones d’Afrique de l’Est, y compris l’Ouganda et l’Éthiopie, le deuxième pays plus peuplé du continent. Le mois dernier, 250 individus ont perdu la vie à causes d’éboulements de terre dévastateurs dans une région isolée et montagneuse en Éthiopie.

En février 2010, plus de 350 personnes avaient été tuées par des inondations à la suite d’importantes précipitations dans la région de Mont Elgon, à l’est de l’Ouganda.

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