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11 août 2024 6 h 06 min

« Crash d’avion au Brésil: Identification des 62 victimes »

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Le samedi 10 août, les équipes de secours ont mis fin à leur pénible tâche de récupération des corps après un tragique crash aérien la veille à Vinhedo, une agglomération de 76 000 résidents située à 80 kilomètres environ de Sao Paulo, dans le sud-est du Brésil. En tout, 62 dépouilles (dont 34 hommes et 28 femmes) ont été retrouvées et transportées à la morgue de Sao Paulo pour identification et restitution aux familles. C’est ce qu’a communiqué le gouvernement régional.

Des efforts sont actuellement déployés pour recueillir des échantillons génétiques des familles des victimes afin d’identifier les restes mortels découverts. Deux personnes, le pilote et le co-pilote, ont déjà été identifiées, selon les déclarations du maire de Vinhedo, Dario Pacheco.

Suite à une vertigineuse chute capturée en vidéo par des riverains et partagée sur les réseaux sociaux, l’avion a fini sa course dans le jardin d’une habitation dans une zone résidentielle.

Le Centre d’investigation et de prévention des accidents aéronautiques brésilien (Cenipa) a initié une enquête et a commencé l’étude des deux boîtes noires qui enregistrent les échanges en cabine et les données de vol. Il est prévu un rapport préliminaire sur l’accident « dans une durée estimée de 30 jours », a déclaré la Force aérienne brésilienne (FAB).

Le terme « Perte d’altitude abrupte » a également été mentionné.

Bien que tous les résidents de Recanto Florido soient indemnes, l’impact a été dévastateur. Roberta Henrique, âgée de 38 ans et présidente de l’association des voisins, a partagé ses sentiments d’horreur, d’incapacité et de tristesse avec l’Agence France-Presse. Les résidents, dit-elle, sont « terrifiés et psychologiquement troublés. » En réponse à cette « catastrophe tragique », le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a proclamé trois jours de deuil national.

L’avion en cause, construit par le fabricant franco-italien ATR, transportait 58 passagers et quatre membres d’équipage, d’après la compagnie aérienne Voepass. Tous les passagers étaient des citoyens brésiliens, selon leurs documents d’identité. Il y avait également une femme avec la double nationalité brésilo-portugaise et une famille de trois Vénézuéliens.

Le vol liait Cascavel, dans l’Etat de Parana (sud), à l’aéroport international de Guarulhos à Sao Paulo. D’après Flight Radar 24, le site de suivi des vols, l’avion a volé pendant près d’une heure à une altitude de 17 000 pieds (5180 mètres). À 13h21 heure locale, l’avion a commencé à perdre de l’altitude et une minute plus tard, il est tombé brutalement à 4100 pieds (1250 mètres).

La FAB explique que « le contact radar a été perdu à 13h22 ». Avant cela, l’avion n’avait signalé aucune « situation d’urgence » ou « condition météorologique défavorable ». Le crash a eu lieu à 13h25. L’enquête sur la cause du crash est toujours en cours.

Selon l’Agence nationale de l’aviation civile, l’aéronef, en service depuis 2010, était en conformité avec toutes les réglementations actuelles. Avec Ribeirao Preto, une ville de l’État de Sao Paulo et le siège de Voepass, comme point de départ, l’avion a décollé « sans aucune défaillance technique », a expliqué le directeur des opérations de la compagnie, Marcel Moura. Il avait été soumis à des « opérations de maintenance régulières la veille ».
Des experts ont suggéré que l’accumulation de givre sur les ailes de l’avion aurait pu causer l’accident. M. Moura a admis que cet modèle d’avion est connu pour être « plus sensible au givre à certains types d’altitude ». Alors qu’il y avait une prévision de givre vendredi, il a précisé que celle-ci était « dans les limites acceptables pour un vol ».
Créée en 1995 sous le nom de Passaredo, la compagnie aérienne Voepass dispose d’une flotte de quinze avions et se classe au quatrième rang du marché intérieur brésilien selon ses propres informations. L’avion qui s’est écrasé était un ATR 72-500. Le fabricant ATR, une filiale d’Airbus et de l’entreprise italienne Leonardo, a déclaré que ses experts sont « totalement dévoués à aider l’enquête en cours. »
Il s’agit du premier incident majeur d’aviation au Brésil en dix-sept ans. En 2009, un Airbus A330-230 assurant la liaison Rio de Janeiro-Paris s’était écrasé dans l’Atlantique dans une zone de turbulences, entraînant la mort de 228 personnes.