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11 août 2024 8 h 06 min

Candidat vénézuélien demande fin violences, libérations

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Edmundo Gonzalez Urrutia, le prétendant de l’opposition au pouvoir vénézuélien, est resté hors de la vue publique pendant plus d’une semaine, même s’il revendique la victoire aux élections présidentielles du 28 juillet. Cependant, dans une vidéo diffusée sur les plateformes de médias sociaux le samedi 10 août, Urrutia a directement confronté le président sortant Nicola Maduro, qui a été déclaré gagnant de l’élection par l’autorité électorale – un résultat remis en question par l’opposition et une part significative de la communauté mondiale.

Dans sa déclaration enregistrée sur un fond blanc neutre, Urrutia implore M. Maduro: « Au nom de tous les Vénézuéliens, je vous en supplie d’arrêter la violence et la persécution et de libérer immédiatement tous nos compatriotes détenus injustement. »

Selon les groupes de défense des droits humains, les émeutes post-électorales ont fait 24 morts, tandis que Maduro rapporte que 2200 personnes ont été appréhendées, y compris deux officiers de police tués. Les prisonniers détenus dans plusieurs centres de Caracas devaient être déplacés vers deux prisons de haute sécurité à Tocoron et Tocuyito, qui se trouvent à 100 et 200 km à l’ouest de la capitale, respectivement.

« C’est un crime de ne pas respecter la volonté de notre peuple, » dit également M. Urrutia, 74 ans. « Il faut cesser les persécutions et les violences, abandonner les tentatives d’instaurer la terreur, respecter le désir de changement du peuple vénézuélien, accepter ce que notre peuple a exprimé et commencer à sortir notre nation de cette crise. »

Demander le respect de notre Constitution n’est pas un acte illégal, et protester pacifiquement pour défendre les aspirations de millions de Vénézuéliens n’est pas répréhensible», a déclaré le diplomate réservé qui a succédé à Maria Corina Machado, la dirigeante de l’opposition, déclarée inapte à se présenter.

Il continue: «Refuser d’accepter les désirs de notre peuple est un délit, tout comme l’élimination, la persécution, l’emprisonnement injuste et la condamnation de centaines de citoyens innocents. Réprimer brutalement des manifestants pacifiques est également un crime. »

«Chers compatriotes vénézuéliens, je continuerai à être à vos côtés pour défendre la vérité et le désir de changement pacifique», a conclu M. Gonzalez Urrutia, qui n’a pas assisté à une convocation de la Cour suprême (Tribunal supérieur de justice, TSJ) mercredi, convoquée par le président Maduro pour «valider» son triomphe.

La TSJ « continue l’examen commencé le 5 août 2024 afin de produire une décision finale en réponse à cet appel. Cette décision est définitive car cette institution judiciaire est la plus haute autorité en matière électorale et donc, ses décisions sont irrévocables et obligatoires », a souligné sa présidente, Caryslia Rodriguez, samedi. La majorité des observateurs considèrent que la TSJ est subordonnée au gouvernement.

Enquête pénale contre les dirigeants de l’opposition

Selon Josep Borrell, le dirigeant de la diplomatie de l’Union Européenne, la seule voie pour le Venezuela vers le rétablissement de la démocratie et la résolution de son actuelle crise politique et socioéconomique est le respect de la volonté des citoyens vénézuéliens. Il a également exprimé la nécessaire cessation du harcèlement et des menaces envers les forces d’opposition démocratiques, les journalistes et les médias dans un communiqué publié samedi.

Une enquête criminelle a été lancée mardi à l’encontre de M. Gonzalez Urrutia et Mme Machado accusés d’usurpation de fonctions, diffusion de fausses informations, d’incitation à la désobéissance aux lois, à l’insurrection et association de malfaiteurs. Ces derniers étaient connus pour avoir encouragé l’armée a « se ranger du côté du peuple ».

Le Conseil National Electoral (CNE) a confirmé le 2 Août la victoire de M. Maduro avec 52% voix. Cependant, le décompte précis des votes et les détails des bureaux de vote n’ont pas été partagés, le CNE évoquant une cyberattaque. Selon l’opposition qui a publié les procès-verbaux grâce à ses scrutateurs – dont la légitimité est rejetée par M. Maduro – Edmundo Gonzalez Urrutia aurait remporté le scrutin avec 67% des voix. Beaucoup suspectent que l’histoire du piratage est une fabrication du gouvernement pour éviter de rendre publics les documents électoraux. Cependant, le président Maduro a réfuté ces accusations en affirmant vendredi qu’il est bien connu que la cyberattaque a été féroce.

Le vendredi, M. Maduro a rejeté toute idée de « dialogue » avec les opposants après sa comparution devant la Cour suprême, en exhortant Mme Machado à se livrer. Cependant, Mme Machado a assuré à l’Agence France-Presse qu’elle proposerait des « protections et des immunités » aux membres du « régime » dans le cadre d’une transition pacifique.

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