Obaidul Hassan, le président de la Cour suprême du Bangladesh, a démissionné suite à la pression populaire, indiquent les médias locaux. Il était proche de l’ancien gouvernement qui a été forcé de quitter suite à une révolte publique. Au même moment, l’économiste Muhammad Yunus, qui assure actuellement la direction intérimaire du gouvernement, a lancé un appel à l’unité.
Le 10 août, Obaidul Hassan a déclaré avoir accepté de renoncer à sa fonction suite à un ultimatum posé par les manifestants, nombreux d’entre eux s’étaient rassemblés devant le bâtiment de la Cour suprême, comme le rapporte Jamuna TV. Hassan, nommé président de la Cour suprême l’année dernière, est un proche de l’ancienne première ministre déchue, Sheikh Hasina. Il a notamment supervisé un tribunal des crimes de guerre très contesté, qui a condamné à mort plusieurs opposants à Hasina.
Asif Nazrul, un des leaders des étudiants manifestants et membre du nouveau gouvernement de Yunus, a déclaré aux médias : « Personne ne doit agir de manière à créer une opposition entre la Cour suprême et la révolte populaire. »
Par ailleurs, le chef d’état par intérim, Yunus, a plaidé pour l’unité religieuse suite à l’assassinat tragique d’un étudiant par la police, événement qui a marqué le pic des manifestations ayant mis fin au règne de quinze ans de Sheikh Hasina. Il a été vu étreignant et consolant la mère de l’étudiant. « Notre devoir est de bâtir un nouveau Bangladesh », a annoncé Yunus, Prix Nobel de la paix, aux journalistes, en ajoutant qu’il ne fallait pas distinguer les gens sur la base de leur religion.
L’Inde et le Bangladesh sont préoccupés par plusieurs attaques lancées contre la minorité hindoue du pays après le départ de Sheikh Hasina. Des maisons et des commerces hindous ont été ciblés lundi, certains décrivant cette minorité comme étant alliée à l’ancien leader en pays majoritairement musulman. Une maison appartenant à Rahul Ananda, un musicien hindou renommé, a été brûlée.
Le nouveau dirigeant du gouvernement s’est exprimé lors d’une visite à Rangpur, une ville située au nord du pays, et a salué Abu Sayeed, le premier étudiant assassiné lors de la répression des manifestations. Ce dernier, âgé de 25 ans, a été tué par la police à bout portant le 16 juillet.
Le gouvernement provisoire nouvellement formé s’est engagé vendredi à relever le défi complexe de restaurer la démocratie suite à l’insurrection étudiante et aux manifestations de masse. Selon le décompte de l’Agence France-Presse, basé sur des sources policières, gouvernementales et médicales, au moins 432 personnes sont décédées durant le mouvement de protestation, dont 122 rien que lundi, journée la plus sanglante.
Une grève a été initiée mardi par les syndicats de police du pays, affirmant que les officiers ne reprendraient pas le service tant que la sécurité ne sera pas garantie au Bangladesh. Les autorités ont indiqué samedi que la moitié des stations de police avaient repris leur service. Des évasions de prison se sont produites cette semaine dans des établissements carcéraux au nord de la capitale, Dacca, entraînant l’évasion de plusieurs centaines de détenus.
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