En réaction aux perturbations d’extrême droite qui ont agité le Royaume-Uni pendant une semaine entière, des milliers de protestataires ont rejoint des manifestations antiracistes le samedi 10 août. Malgré l’absence d’affrontements significatifs entre les forces de l’ordre et les émeutiers depuis lundi soir, la police maintient son vigilance tout au long de ce week-end.
La semaine a été caractérisée par une réponse juridique stricte, avec des centaines de comparutions, des premières condamnations, ainsi qu’une première vague de rassemblements antiracistes mercredi. De nouvelles protestations ont été organisées dans plusieurs villes pour protester contre les récents actes de violence islamophobe et xénophobe.
La manifestation la plus notable a rassemblé des milliers de personnes à Belfast, la capitale de l’Irlande du Nord, où la police a déclaré plusieurs incidents de nature raciste cette semaine. Dans la nuit, une mosquée à Newtownards, à l’est de Belfast, a été ciblée par un cocktail Molotov non allumé et vandalisée, ce que la police traite comme un crime raciste.
En outre, des regroupements de plusieurs centaines d’individus ont été signalés partout au Royaume-Uni: à Newcastle (dans le nord de l’Angleterre), à Cardiff (au Pays de Galles), à Glasgow et à Edimbourg (en Écosse). A Londres, près d’un millier de personnes se sont assemblées devant le bureau du parti anti-immigration et antisystème, Reform UK, tenant des affiches disant « non à la haine, non au racisme », sans aucun incident.
Jeremy Snelling, 64 ans, présent à un rassemblement, a déclaré à l’Agence France-Presse qu’il n’est pas d’accord que la droite proteste en son nom. Il soutient l’immigration et trouve que l’arrivée de réfugiés est bénéfique. Phoebe Sewell, une Londonienne de 32 ans, insiste sur l’importance de montrer aux immigrés de ce pays qu’ils sont soutenus par les britanniques blancs face aux violences. Elle indique qu’ils ne tolèrent pas les agressions.
Ces violences visaient les mosquées et les centres où logent les migrants, suite à une rumeur relative à une attaque au couteau qui a tué trois fillettes le 29 juillet à Southport, dans le nord-ouest de l’Angleterre. Les rumeurs concernaient le suspect de l’attaque.
Les autorités attribuent le calme rétabli depuis cinq jours à la réaction ferme de la justice, qui a conduit à plus de 700 arrestations et 300 inculpations, ainsi qu’à des condamnations à de la prison pour des casseurs et des publications sur internet incitant à la violence.
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