Nicolas Maduro, le président du Venezuela dont la réélection fait l’objet de contestations, a refusé tout dialogue avec Maria Corina Machado, la dirigeante de l’opposition, le vendredi 9 août. Il a insisté sur le fait qu’elle doit être tenue responsable pour les « crimes » qu’elle a commis. Maduro a déclaré que Machado doit être l’objet de négociations avec le procureur général du pays, et doit se présenter devant la justice pour répondre de ses actes.
Machado, plus tôt le même jour, avait exprimé dans une interview avec l’Agence France-presse (AFP) qu’elle donnerait « des garanties et des exonerations » à Maduro s’il décidait de démissionner volontairement après son élection contestée. Elle a également souligné la responsabilité collective des « forces internationales » dans la situation actuelle du Venezuela, en appelant à plus d’engagement de la part de la communauté internationale.
Machado a déclaré sans ambages que « Maduro a totalement et absolument perdu sa légitimité ». Elle a affirmé que « tous les vénézuéliens et le monde entier savent que Edmundo Gonzalez a triomphé de manière écrasante et que Maduro essaie d’imposer la plus grande fraude de l’histoire de ce pays. Mais il n’y parviendra pas. »
Le Conseil National Électoral (CNE) a confirmé la victoire de Maduro avec 52% des voix le 2 août, sans pour autant rendre public le décompte exact des voix et les procès-verbaux des bureaux de vote. Le CNE affirme avoir été la cible d’un « piratage informatique ».
D’après l’opposition, qui a diffusé les procès-verbaux obtenus par ses inspecteurs – dont l’authenticité est contestée par M. Maduro – Edmundo Gonzalez Urrutia, substitut de Maria Corina Machado déclarée inapte, a remporté l’élection du 28 juillet avec 67% des suffrages. L’opposition ainsi que plusieurs observateurs considèrent que l’allégation de piratage par le CNE est un subterfuge du gouvernement pour éviter de rendre public les documents électoraux.