Le mercredi 7 août, une loi a été adoptée par les législateurs bulgares visant à interdire « la promotion et la propagande LGBT+ » dans les écoles, entraînant un mécontentement croissant à travers le pays. A partir du jeudi 8 août, des protestations ont éclaté en réaction à cette action contre les minorités sexuelles. Un grand nombre de personnes se sont rassemblées jeudi devant les portes du Parlement de Sofia, affichant leur mécontentement en agitant des étendards multicolores et en criant des slogans opposés à la loi.
L’amendement législatif, introduit à la demande du parti d’extrême droite pro-russe Vazrajdane (Renaissance), a été adopté par une large majorité de 159 votes (22 voix contre et 13 abstentions) . La loi interdit désormais « l’encouragement » d’une « orientation sexuelle non traditionnelle » et d’une identité de genre « différente de la biologique ». Une justification pour la législation hâtive sur ce sujet était selon les rapporteurs la « normalisation inacceptable de l’orientation sexuelle non traditionnelle » par une « propagande » destinée aux étudiants bulgares. Denitsa Lubenova, avocate pour Deistvie (Action), un groupe LGBT+, dont la réaction a été rapportée par l’Agence France-Presse, a déclaré que les législateurs avaient « profité » de l’actuelle « guerre culturelle » entourant les Jeux Olympiques pour faire passer cette réforme.
Au milieu d’une instabilité politique continue, la Bulgarie se tourne vers ses citoyens pour voter ce automne – pour la septième fois depuis 2021. La rapide adoption d’une loi fortement débattue est perçue par ses critiques comme un outil de propagande en vue des élections. Cette stratégie politique pourrait potentiellement bénéficier à l’ultra-droite lors les élections législatives. La Bulgarie, où l’opinion publique est largement défavorable aux LGBT+, ne reconnaît ni le mariage, ni l’union civile pour les couples de même sexe. En 2023, le pays était l’un des pires membres de l’Union Européenne (UE) en termes de droits pour les minorités sexuelles, aux côtés de la Roumanie et de la Pologne, d’après ILGA-Europe, une organisation représentant les associations LGBT+ en Europe.
« Grande préoccupation »
Cette campagne anti-LGBT+ fait écho à une loi hongroise adoptée en 2021 dans le cadre d’un plan anti-pédophilie, qui a interdit de parler d’homosexualité devant des mineurs sous peine d’amende. En soutenant cette loi, le premier ministre hongrois, Viktor Orban, s’était inspiré du cadre législatif russe pour opprimer les minorités sexuelles. L’UE a jugé la Hongrie coupable de violer à la fois les règles du marché commun et les droits fondamentaux de l’Union, et a donc engagé des poursuites contre Budapest. Cette affaire a été portée devant la Cour de Justice de l’UE dont le verdict est prévu pour juin 2025. Quinze membres de l’UE, dont la France et l’Allemagne, ainsi que le Parlement européen ont rejoint cette procédure judiciaire, témoignant de l’indignation suscitée par cette loi hongroise.
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