Retenez la série « L’art en quête de transcendance », accessible ici. Profitez de l’environnement calme des galeries à la tombée de la nuit, en vous immergeant dans la rétrospective de Mark Rothko, une initiative proposée par la Fondation Louis Vuitton à Paris au printemps dernier. L’exposition offre des « itinéraires contemplatifs » sous la direction d’une enseignante de méditation et d’un médiateur culturel. La peinture abstraite de l’artiste américain, caractérisée par des blocs de couleur généralement en position verticale, stimule la contemplation et évoque une ascension spirituelle, tout en faisant ressortir un lien significatif avec la méditation, notamment dans son dernier travail.
En 1964, l’artiste fut commissionné par les collectionneurs Jean et Dominique de Ménil pour concevoir un espace de méditation près de leur musée à Houston, Texas. L’artiste s’est donné la mort en 1970, quelques mois avant l’inauguration de cette chapelle octogonale non confessionnelle, où la lumière provenant d’un puits central éclaire 14 peintures de ton violet profond.
Les techniques de méditation ont leurs origines dans l’ancienne Inde et les traditions védiques (entre 1500 et 500 avant JC), avant de voir le bouddhisme introduire différentes pratiques en vue d’atteindre l’illumination. En Chine, les pratiques de méditation taoïstes (VIe siècle avant J.-C.) englobent des techniques de visualisation, de respiration et de mouvement. Au Japon, où la méditation joue un rôle central dans le zen, l’accent est mis sur la posture assise et la pleine conscience, avec des prolongements artistiques dans la peinture sumi-e et la calligraphie, réalisées à l’encre noire et au pinceau.
« Édifices futuristes et mystiques ».
Dans les premiers temps du christianisme, les moines se consacraient à la prière contemplative, tandis que parmi les musulmans, les soufis mystiques ont mis en place des rituels de méditation mêlant prières et danses aux septième et huitième siècles. En Occident, la méditation est devenue de plus en plus populaire au vingtième siècle, grâce à l’influence des guides spirituels de l’Orient et des groupes de contre-culture. Les conférences livrées en 1952 par D.T. Suzuki, un expert japonais (1870-1966) à l’Université de Columbia à New York, ont eu un impact significatif, introduisant le bouddhisme zen à de nombreux artistes.
Parmi les célébrités de l’art contemporain, on trouve l’américain James Turrell. Né en 1943 dans une famille quaker, il a parsemé le monde entier depuis les années 1970 de ses ‘Skyspaces’, des structures futuristes et mystiques conçues comme des espaces de méditation. Ces mini-capsules sont dessinées pour permettre à ceux qui s’assoient sur les bancs le long des murs d’observer le ciel et ses variations à travers une ouverture dans le toit, soit à l’état naturel, soit avec un jeu complexe de LED de couleur qui amplifient ou altèrent la perception.
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