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10 août 2024 13 h 06 min

« Bataille pour l’expulsion du président mosquée »

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Le jeudi matin, le président de la mosquée Al-Farouk a été arrêté chez lui à Pessac (Gironde), ce qui l’a conduit, le vendredi après-midi du 9 août, à se rendre au tribunal administratif de Paris pour se défendre contre son expulsion engagée par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Deux douzaines de fidèles de la Gironde ont exprimé leur soutien à Abdourahmane Ridouane qui était vêtu de tenue blanche traditionnelle et escorté de policiers depuis le centre de rétention où il attend sa possible expulsion.

Le document consulté par Le Monde porte des accusations contre le président de l’Association Rassemblement des musulmans de Pessac, qui dirige la mosquée Al-Farouk, qualifiée de « salafiste ». Il est aussi à la tête de l’association Les Alliés de la Paix, un collectif de lutte contre le racisme et l’islamophobie, ainsi que l’association Les Musulmans de Nouvelle-Aquitaine. Selon le texte, sous le prétexte de dénoncer les discriminations subies par la communauté musulmane et la persécution du peuple palestinien par Israël et ses partisans, il est accusé d’encourager la haine et la discrimination contre l’Etat, les non-musulmans ou les juifs, et de rejeter les valeurs de la République.

M. Abdourahmane Ridouane a été accusé de diffuser des messages antisémites et haineux contre Israël et la communauté juive, sous prétexte de soutenir les Palestiniens. Il a aussi été reproché d’avoir fait l’équivalence entre le Hamas et un « mouvement de résistance » suite aux massacres du 7 octobre 2023. De plus, le décret ministériel lui a critiqué pour avoir promu le djihad et glorifié le terrorisme sans aucun contexte approprié.

Son avocat, Quentin Grenaille, qui travaille avec Sefen Guez Guez, habituellement conseilleur de M. Ridouane, a soutenu devant le juge administratif des référés que l’expulsion de son client est simplement l’acte le plus récent dans une longue série de procès judiciaires. Selon lui, M. Ridouane est persécuté par le ministère de l’intérieur, qui le traite comme un exclu. Il a rappelé que des accusations similaires avaient été portées en 2022 lorsqu’une tentative de fermeture de la mosquée Al-Farouk a été faites par la préfecture de Gironde, mais a été rejetée par le tribunal administratif de Bordeaux et le Conseil d’État.

M. Grenaille a souligné que les documents qui ont fait l’objet de procédures judiciaires précédentes ont été retirés depuis mars 2022. Il a affirmé le droit de M. Ridouane à exprimer librement ses opinions, tant que cela ne viole pas la loi. Il a également mentionné que M. Ridouane, ayant épousé une citoyenne marocaine, vit en France depuis 1990 sans avoir jamais perturbé l’ordre public.

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