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9 août 2024 16 h 11 min

Valorisation image forces de l’ordre Olympiques

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En Juillet 2023, suite à la tragédie de Nahel, un jeune de 17 ans tué par un officier de police à Nanterre après plusieurs tentatives infructueuses de lui faire respecter l’ordre, la France est emportée par des émeutes sans précédent. Des accusations de violence non justifiée et de racisme institutionnel, souvent dirigées contre la police, refont surface.

Un an plus tard, en août 2024, des moments plus calmes se déroulent à la Place Pleyel à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), le département ayant le taux de criminalité le plus élevé du pays. Là, des enfants jouent à la balle avec de jeunes officiers de police. Dans les rues de Paris, Léon Marchand, le nageur distingué par plusieurs médailles, pose joyeusement aux côtés des policiers, comme l’ont fait avant lui le judoka Teddy Riner, la chanteuse Céline Dion et même le rappeur américain Snoop Dogg. Les gendarmes reçoivent des petits gâteaux de la part des passants et les restaurateurs offrent des remises aux policiers des provinces venus soutenir l’organisation des Jeux Olympiques.

Les Jeux Olympiques (JO) n’apporteront pas de solution aux conflits et aux controverses qui se sont accumulés au fil des années, ni à la réparation des relations endommagées entre les citoyens et les forces de l’ordre – principalement la police – durant la crise des « gilets jaunes ». Cependant, l’exaltation générée par l’obtention d’un nombre record de médailles par les sportifs français et le fait d’avoir pu éviter jusqu’à présent une apocalypse sécuritaire apocalyptique semblent unifier un pays dont les fissures semblaient insurmontables il y a seulement quelques semaines. Comme explique Mathieu Zagrodzki, chercheur associé au Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales, l’effet de « bonne surprise » est en jeu. De plus, l’opinion publique estime que les forces de l’ordre ont joué un rôle clé, étant donné leur omniprésence.

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« État de grâce » – ce terme est couramment utilisé au sein des services de communication de la police, la gendarmerie et la Préfecture de police de Paris. Comment ne pas profiter de la baisse de la criminalité à Paris, des images de policiers aimables capturées par les touristes étrangers ? Pourquoi ne pas essayer de réduire, en même temps, les accusations de « nettoyage social » de la capitale par les forces de l’ordre et l’augmentation des contrôles – qui, le plus souvent, n’ont pas de conséquences ?

Dans une ironie de la situation, alors qu’une analyse de la Cour des comptes en juillet mettait en question le coût et la gestion de la musique de la garde républicaine, les gendarmes musiciens, avec leurs cuivres brillants et leurs magnifiques plumes décorant leurs chapeaux officiels, ont probablement lancé une grande campagne de communication en accompagnant la chanteuse Aya Nakamura lors d’un spectacle mémorable de la parade nautique sur la Seine, le vendredi 26 juillet, pour la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques. Pour continuer à lire cet article, vous devez être abonné, car il reste 66,12% de l’article à lire.