Lors de la présentation de son co-candidat, le gouverneur démocrate du Minnesota, Tim Walz, à Philadelphie le mardi 6 août, Kamala Harris avait un air de joie et d’énergie, cherchant à illustrer un avenir prometteur. Par contre, deux jours plus tard, Donald Trump a redéfini l’ambiance avec une prédiction sombre devant des drapeaux américains à son domaine de Mar-a-Lago à Palm Beach, Floride. Ce républicain populiste a prédit la pire dépression depuis 1929 et une possible guerre. « Nous sommes au bord de la troisième guerre mondiale. C’est la période la plus risquée de ma vie », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse qui a duré un peu plus d’une heure, jeudi 8 août.
Plutôt que de tourner la page sur le mandat de Joe Biden comme le fait Kamala Harris, Trump l’a réexaminé minutieusement pour discréditer davantage le mandat de la vice-présidente sortante. Il a mis l’accent sur l’humiliant retrait de l’Afghanistan durant l’été 2021, qui a réveillé le spectre de la chute de Saigon en 1975. « La Russie ne nous respecte plus, la Chine ne nous respecte plus, Kim Jong-un ne nous respecte plus. Nous sommes dans une situation de grand danger », a-t-il ajouté, suggérant que le peuple désire à la fois sécurité et respect.
La conférence de presse principale visait à repousser l’élan médiatique de Kamala Harris, qui a éclipsé le paysage des médias après avoir pris le flambeau de M. Biden et s’est approchée de Donald Trump dans de nombreux sondages en moins de trois semaines. L’approche critiquait Mme Harris pour sa méfiance envers la presse. « Elle ne tient pas de conférences de presse car elle ne possède pas l’intelligence nécessaire pour le faire », a-t-il déploré tout en répondant lui-même à plusieurs questions et promettant aux journalistes un « accès complet » s’il était réélu à la Maison Blanche. « Vous aurez plus de conférences de presse que vous ne le souhaitez ».
Inculpation d’incompétence
Il est vrai que Mme Harris n’a accordé aucune entrevue ni tenu de conférence de presse à quatre-vingt-dix jours des élections. De son côté, Donald Trump n’a pas hésité à programmer trois débats avec son adversaire – le 4 septembre sur Fox, le 10 sur ABC et le 25 sur NBC -, seule la confirmation du débat sur ABC par la chaîne et les démocrates est pour l’instant confirmée.
L’aspirant républicain a déprécié sa rivale en l’accusant d’incompétence et en critiquant la Californie très progressiste dont Mme Harris est originaire. « Je pense qu’elle est incompétente. Elle a ruiné San Francisco, complètement miné la Californie, tout ce qu’elle prend en main est détruit”, allant jusqu’à qualifier son ancienne rivale de 2016, Hillary Clinton, de « très intelligente ».