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9 août 2024 4 h 10 min

Auradou et Jegou interrogés en Argentine

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Le 8 août, suite à l’interrogatoire des rugbymen français Hugo Auradou et Oscar Jegou, impliqués dans une affaire de viol en Argentine, leur représentant légal argentin a exprimé sa conviction qu’ils seraient bientôt libérés. Il avait déposé une demande pour leur libération un mois après leur mise en détention.

« Nous ressentons la liberté, nous sommes confiants en leur prochaine libération », a déclaré Rafael Cuneo Libarona, leur avocat, à la presse après plus de cinq heures d’interrogatoires à Mendoza. Il s’agissait de leurs premiers témoignages substantiels depuis leur arrestation le 8 juillet et leur mise en accusation.

Auradou et Jegou, deux jeunes de 21 ans, sont accusés d’un viol en groupe aggravé commis contre une argentine de 39 ans, dans la nuit du 6 au 7 juillet dans un hôtel de Mendoza, situé à mille kilomètres de Buenos Aires où l’équipe de France avait joué un essai contre l’Argentine. La victime présumée, qui a déjà été interrogée à deux occasions, soutient qu’elle s’est rendue dans la chambre de l’un des joueurs après leur rencontre en discothèque, où elle a été violée et maltraitée par les deux, l’autre joueur étant revenu plus tard. Son avocate signale des « preuves solides », notamment des lésions constatées.

Une décision sur leur statut sera annoncée sous peu.

L’avocat des rugbymen insiste sur l’innocence de ses clients depuis le début du procès, affirmant qu’ils ont eu une relation sexuelle consentie avec l’accusatrice et qu’aucune violence n’a été commise. Me Cuneo Libarona a déposé une demande de libération pour les deux sportifs français qui sont actuellement en détention surveillée depuis le 17 juillet, suite à un séjour de neuf jours en centre de détention.

Le juge a jusqu’au lundi pour prendre une décision, comme l’a rappelé Me Cuneo Libarona. Selon les avocats de l’accusatrice, le juge a le pouvoir de décider de la prolongation ou non de la détention préventive à ce stade, et pourrait même convoquer une audience pour discuter de la demande de libération. Si nécessaire, ils peuvent également faire cette demande.

Lors de l’audition de jeudi, l’avocat des joueurs se dit « très satisfait ». Il met en avant le fait qu’Hugo a répondu à plus de 150 questions de l’accusation, de la défense et des avocats de la plaignante, et qu’Oscar a également dû répondre à de nombreuses questions.

Après l’interrogatoire de l’accusatrice mardi dernier, l’avocat a souligné des « contradictions considérables » dans ses déclarations, ainsi que des « versions diverses qui ont été adaptées ». Ce dernier a en outre exprimé jeudi son regret que l’accusatrice n’ait pas jusqu’à présent livré son téléphone pour analyse.

Me Natacha Romano, l’avocate de l’accusatrice, a commenté les auditions de jeudi, au cours desquelles « les faits qui se sont produits et les faits signalés par la victime, c’est-à-dire les confirmant, ont été exposés ».

Concernant l’aspect du consentement, les accusés n’ont pas su clarifier s’ils avaient ou non sollicité l’accord de la victime, a-t-elle déclaré. Ils ont évoqué des difficultés à communiquer avec la victime, convaincus cependant de son consentement, a complété Mauricio Cardello, un autre avocat représentant la plaignante. « Il s’agit bien sûr d’une question d’interprétation des faits par chacun », mais sur ce qui s’est effectivement passé, « les témoignages concordent », a-t-il ajouté.

Pour le défenseur des joueurs, leur libération demandée signifie « le retour en France », a-t-il précisé. La liberté « est un concept global, pas une limitation », même si cela « ne préjuge en rien de la mise en accusation. La procédure (l’enquête) se poursuit », mais « ne durera pas longtemps » et « pourrait être conclue en deux mois », a-t-il prédit.

Pour Me Romano, l’idéal « logique et cohérent » serait que les joueurs restent inculpés, et en Argentine. Un examen psychiatrique de sa cliente est en attente, mais n’a pas encore pu être effectué faute de spécialiste disponible, a informé l’avocate jeudi. « Il ne faut pas cependant oublier que c’est elle la victime, non l’accusée », a-t-elle réitéré.