Catégories: Actualité
|
8 août 2024 13 h 06 min

« Jeux Olympiques: Amertume et Oubli Rural »

Partager

Je réside dans une petite localité de mille âmes, positionnée en Haute-Saône en Bourgogne-Franche-Comté. Il y a une cinquantaine d’années, on comptait quatre boucheries, ainsi que divers magasins : une quincaillerie, une droguerie, une mercerie, des épiceries, un magasin de vêtements, de chaussures – tous ont disparu.
De plus, le centre des impôts, la caisse d’épargne, la gendarmerie (ouverte seulement sporadiquement) et la poste ont aussi disparu. Deux restaurants existaient, mais un seul a survécu. Le dernier bar a choisi de déplacer son emplacement hors du centre historique.
Au XIXème siècle, cette localité était une véritable ville comportant plusieurs milliers de résidents dont la renommée résidait dans son vignoble apprécié bien au-delà de la région. Aujourd’hui, comme beaucoup de petites villes, elle décline progressivement, se vidant de sa population. Ceux qui désirent y rester s’installent de préférence dans les lotissements en périphérie. La raison ? Des contraintes budgétaires : la restauration des nombreuses maisons historiques représente un véritable défi.
Les obstacles institutionnels sont nombreux.
D’un côté, leur isolation et leur mise aux normes constituent un casse-tête financier. De l’autre, tous les dossiers atterrissent sur le bureau de l’architecte des Bâtiments de France qui détermine les travaux de rénovation, sans sembler se soucier du surcoût. Les toits, souvent vastes et revêtus de petites tuiles, doivent être rénovés presque à l’identique, engendrant un coût exorbitant pour de nombreux ménages à bas revenus. Donc on laisse en l’état.

Les descendants des propriétés invendues se retrouvent fréquemment démuni. Des soucis technologiques compliqués et des entraves institutionnelles s’ajoutent à cette situation, comme si nos hameaux étaient destinés à rester inchangés. Tout doit préservé l’équilibre des endroits même si il n’y a plus d’admirateurs. Par exemple, mettre en place des panneaux solaires en dehors des lotissements est presque impossible car ils doivent être cachés du public. C’est le ministère de la culture, qui n’a pas de compétence en matière de transition écologique, qui délivre ou non les autorisations.

Les modes de transport sont similaires : presque pas de bus pour transporter les villageois vers les villes voisines. Il n’y a que la voiture. Pour nourrir la population, deux petites épiceries ont ouvert leurs portes, l’une à 1,5 kilomètre du centre du village, l’autre à 4 kilomètres. Que propose-t-on pour les personnes âgées qui ne conduisent pas ou ne peuvent plus conduire ? N’avons-nous pas dit qu’il fallait diminuer l’utilisation de voitures par les Français ? Mais quels Français précisément ? Les citadins qui ont accès aux bus, tramways, métros, etc. ? Sûrement pas, ce sont les malheureux résidents des zones rurales qui sont les premiers touchés.

Il reste 41,84% de cet article à lire. Ce qui suit est réservé aux abonnés.