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8 août 2024 7 h 09 min

Fondation Carter rejette excuse piratage Venezuela

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Le manquement à la publication des rapports de vote de l’élection présidentielle du 28 juillet au Venezuela suscite de l’intérêt public. Elvis Amoroso, le président du Conseil national électoral (CNE), avait déclaré la victoire du président en exercice, Nicolas Maduro, à la soirée électorale, sans dévoiler de détails sur les stations de vote. Il avait prétendu que le CNE avait subi un piratage informatique.

Toutefois, la mission d’observation de la Fondation Carter souligne qu’il n’existe aucune preuve d’une telle attaque informatique sur le système électoral vénézuélien. Jennie Lincoln, la responsable de cette mission d’observation, a révélé à l’Agence France-Presse (AFP) le mercredi 7 août qu’aucune entreprise de surveillance n’avait noté d’attaques par « déni de service ». Ces attaques rendent des sites web ou des ressources réseau indisponibles en les submergeant de trafic malintentionné, particulièrement lors de l’annonce des résultats.

La victoire de M. Maduro avec 52 % des votes a été confirmée par le CNE, toujours sans la divulgation des rapports des bureaux de vote. Mme Lincoln souligne aussi que M. Amoroso avait promis de publier les résultats sur le site web du CNE et de fournir un CD aux partis politiques, promesse qu’il n’a jamais honorée.

Plusieurs observateurs et opposants avancent que le prétexte du piratage informatique est une stratégie ou un « sabotage interne » destiné à cacher les véritables résultats.

Mme Lincoln a fait remarquer que, malgré l’inégalité d’armes entre les deux parties, les Vénézuéliens ont participé au vote. Cependant, elle a critiqué l’irrégularité majeure pendant les élections, soulignant le manque de transparence du CNE (Conseil National Electoral) et son indifférence flagrante à ses propres règles. L’opposition croit que leur candidat, Edmundo Gonzalez Urrutia, a gagné le vote avec 67% des voix, selon les procès-verbaux qu’ils ont obtenus grâce à leurs scrutateurs. La Fondation Carter, ayant analysé ces chiffres et comparé avec d’autres organisations et universités, affirme également que Urrutia est le gagnant avec plus de 60% des voix.

Cependant, Nicolas Maduro et le président de l’Assemblée nationale, Jorge Rodriguez, soutiennent que ces procès-verbaux sont faux et Rodriguez a même présenté des documents prétendument prouvant les « falsifications ». Mme Lincoln a rejeté ces allégations comme du « pur théâtre ». Elle a également souligné que Maduro avait promis de présenter ses propres procès-verbaux si la cour le demandait. Pour elle, le gouvernement aurait suffisamment de temps pour montrer ces données véritables.

De son côté, Edmundo Gonzalez Urrutia, appelé à comparaître devant la Cour suprême par Nicolas Maduro dans le but de « valider » sa réélection, a refusé de se présenter. Urrutia a exprimé sa crainte que sa décision ne compromette non seulement sa liberté, mais surtout le choix exprimé par le peuple vénézuélien lors de l’élection du 28 juillet, selon un communiqué publié sur X.

Les résultats de l’élection ont été remis en question par les États-Unis, l’Union européenne et divers pays d’Amérique latine, y compris la Colombie, le Brésil et le Mexique. Ces derniers ont demandé un « examen impartial des résultats ». Malgré cela, Mme Lincoln trouve prématuré pour la Fondation Carter d’intervenir dans un audit international. Elle se montre indécise et incertaine de ce qu’une équipe d’audit internationale pourrait accomplir que les scrutateurs de l’opposition n’ont pas réussi à faire.

Nicolas Maduro, pour sa part, a utilisé tous les moyens possibles pour être reconduit pour un troisième mandat à la tête du Venezuela, y compris des dessins animés et des produits dérivés. Malgré cela, il a obtenu le résultat escompté le dimanche 28 juillet, même si les sondages le plaçaient comme un perdant potentiel.

Après l’annonce des résultats, le lundi 29 juillet, la situation est devenue confuse. Alors que le Conseil national électoral a officiellement annoncé la victoire de l’actuel président, neuf pays d’Amérique latine demandent un « réexamen complet des résultats ». L’opposition, qui refuse d’accepter les résultats officiels annonçant que Nicolas Maduro a obtenu 51,20% des votes, affirme que leur candidat, Edmundo Gonzalez Urrutia, devrait être le gagnant avec plus de 70% des voix.

Dans la vidéo affichée, l’éclairage est mis sur le climat politique de cette élection controversée ainsi que sur les critiques venant de l’intérieur et de l’extérieur du pays contre le successeur de Chavez. Pour en savoir plus sur la crise économique qui secoue le pays depuis le milieu des années 2010, la description ci-dessous est recommandée.

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